E & C : Certains cabinets proposent un outplacement à la carte. Qu'en pensez-vous ?

E. B : A mon avis, l'outplacement n'est pas morcelable. Un outplacement est une prestation complète qui comprend un point de départ, l'accueil du candidat, et un point d'arrivée, sa prise de fonction. Si l'entreprise ou les bénéficiaires cherchent à morceler ce type de prestation pour réaliser quelques économies, ce n'est pas raisonnable. Mais il vrai que d'autres outils sont proposés par les cabinets : il s'agit alors de transition de carrière, de repositionnement, de bilan de compétences ou de coaching. L'objectif est ici pour le candidat de réfléchir à son parcours professionnel, y compris dans la même société. Mais c'est une autre stratégie. En aucun cas ces diverses prestations ne doivent se substituer à un outplacement.

E & C : Après deux années moroses, quelles sont vos prévisions pour l'année 2002 ?

E. B : Malgré une bonne croissance de notre activité, nous avons tous souffert à tort de l'image du plein emploi. Les entreprises pensaient que l'outplacement ne se justifiait plus dans un contexte de reprise d'emploi. Or, pour certains cadres, la recherche d'un poste restait très longue, de vingt-deux à vingt-quatre mois pour un quadragénaire. Qui plus est, cette période a été très mal vécue par les cadres en recherche d'emploi. Le prétendu dy- namisme du marché était affiché partout et rendait pratiquement honteuse la situation de recherche.

Concernant l'année 2002, je pense que l'activité va se stabiliser. En revanche, les autres prestations telles que le coaching, le bilan... vont continuer à croître. Nous connaissons actuellement une forte demande sur le conseil en carrière. C'est aujourd'hui une tendance très nette.

E & C : Quelles autres tendances percevez-vous ?

>E. B : Nous notons une forte internationalisation des cabinets d'outplacement avec une offensive importante des cabinets anglo-saxons. Par ailleurs, nous assistons à la naissance de cabinets qui proposent des offres RH très diversifiées. Enfin, il faut remarquer la maturation de structures plus petites soit au niveau régional soit au niveau national, qui sont de véritables professionnels de nos métiers.