Multinationales obligent, le marché de l'emploi devient européen, voire international. Une voie de plus en plus explorée par les cabinets d'outplacement.
Quel cabinet spécialisé en outplacement peut aujourd'hui se passer de points de chute à l'étranger ? Aucun, si ces derniers souhaitent devenir les prestataires de groupes internationaux opérant des licenciements aux quatre coins du monde ou encore donner la plus large amplitude possible à la recherche d'emploi de leurs candidats. Heureux donc ces conseillers en transition de carrière ayant intégré ou constitué assez tôt un réseau leur permettant une présence européenne, voire mondiale. Parmi eux, Leroy Consultants qui a rejoint, en 1997, OI Partners. Ce réseau fédère pas moins de 220 bureaux partenaires susceptibles d'assurer des missions de reclassement individuel dans 25 pays.
De son côté, le groupe Right Management Consultants dispose de 200 bureaux dans le monde, auxquels s'ajoutent les 60 européens du groupe Coutts dont il vient de se porter acquéreur. Altedia Carrière, quant à lui, est membre d'Arbora, un ensemble de 130 cabinets disséminés sur 25 pays. « Les centres de décision des entreprises sont implantés un peu partout, expose Gilles Lacour, directeur d'Altedia Carrière. Un candidat, même s'il souhaite rester en France, devra contacter les personnes décisionnaires de son embauche. Et celles-ci ne sont pas forcément dans l'Hexagone. Seuls les cabinets bénéficiant de relais à l'étranger seront à même de lui fournir les coordonnées de ces interlocuteurs, voire celles de bases de données complètes d'industriels ou de cabinets de recrutement s'il souhaite s'expatrier dans un pays précis. »
Et cela marche, les mouvements de candidats représentent 15 % des missions du cabinet. « Il est de plus en courant d'intervenir sur une partie d'un outplacement. Le bilan peut être réalisé dans un pays, la recherche dans un autre », ajoute-t-il. Lee Hecht Harrison, présent via son réseau dans une dizaine de pays, permet ainsi, chaque année, à une cinquantaine de cadres français de trouver un emploi en dehors de nos frontières, sur les 500 accueillis en moyenne dans ses murs. « 10 % des outplacés sont désormais concernés par cette approche internationale de leur marché », confirme Bruno Jackowski, directeur de la division management de carrière de TMP Worldwide. Et selon lui, ce n'est qu'un début.
