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La CFDT appelle les cadres à négocier

SANS | publié le : 19.02.2002 |

Dans un document rassemblant douze propositions, la CFDT-Cadres milite pour une gestion partagée des NTIC.

Les cadres sont au coeur des changements organisationnels liés à l'introduction des NTIC dans les entreprises et les administrations. Partant de ce constat, la CFDT-Cadres vient de formuler 12 recommandations pour mieux encadrer leur utilisation au travail. « Il y a là un vrai enjeu de dialogue social et de citoyenneté pour tous les salariés », note François Fayol, secrétaire général de la CFDT-Cadres. Dans ses préconisations, ce syndicat rappelle que tout projet d'intranet RH ou de charte sur les NTIC doit, au pré- alable, être sou- mis à l'approbation des institutions représentatives du personnel.

Respecter le Code du travail

« Sur ce point, il s'agit de respecter le Code du travail. Mais les entreprises évacuent trop souvent cette obligation », déplore Jean-Paul Bouchet, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cadres. Ce dernier recommande aux salariés de ne pas signer individuellement les chartes intranet, « des documents qui modifient le règlement intérieur et qui s'appliquent à l'ensemble du personnel ». Le syndicat préconise aussi la négociation d'un accord fixant les règles d'utilisation d'un intranet par les organisations syndicales et les représentants du personnel. « Actuellement, il existe grosso modo 30 entreprises qui ont signé ce type d'accord. Or, la portée de ces textes est extrêmement limitée », re- marque Jean-Paul Bouchet qui cite pêle-mêle l'interdiction pour les syndicats d'utiliser des listes de diffusion, l'absence de forums, ou encore l'impossibilité de télécharger des documents. Rappelant le principe de liberté individuelle, la CFDT-Cadres suggère la mise en place d'une double boîte aux lettres sur l'intranet, ce qui « répond aux besoins de confidentialité des messages et du respect de la vie privée au travail ».

Droit à la déconnexion

Le syndicat souhaite en outre que l'administrateur réseaux soit mieux protégé. Cette personne, qui détient les clés de la sécurité informatique dans l'entreprise, « ne peut être contrainte par l'employeur d'espionner les contenus des messages ». Les systèmes d'ERM (Employee Relationship Management) et de GRS (Gestion de la relation avec les salariés) doivent être déclarés à la Cnil et faire l'objet d'une règle d'utilisation très précise, d'une négociation avec les syndicats et d'une consultation du CE. Les frontières entre vies privée et professionnelle devenant de plus en plus floues, la CFDT revendique enfin le droit à la déconnexion, « pour éviter les astreintes insidieuses ». Plus généralement, « sur l'accès aux NTIC, c'est aux partenaires sociaux de se prendre en mains », insiste François Fayol. Un appel à la négociation collective qui tranche avec les positions récemment adoptées par la CGT et la CFE-CGC qui réclament l'intervention du législateur.