logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Airbus gèle ses embauches

SANS | publié le : 19.02.2002 |

Malgré le lancement de l'Airbus A 380 à Nantes et à Saint-Nazaire, les embauches ont été gelées chez Airbus. Les sous-traitants, très dépendants du constructeur européen, cherchent à s'organiser.

Plus que tout autre secteur, l'aéronautique subit l'onde de choc des attentats du 11 septembre. « Avant ces événements, les entreprises avaient du mal à trouver du personnel qualifié. Or, aujourd'hui, il semble que l'on ait suffisamment de gens formés. L'évolution de l'emploi dépendra du plan de charge des sous-traitants », observe Patricia Dallet, chargée de mission au Comité d'expansion de Loire-Atlantique (Codela), alors que l'industrialisation des gros porteurs Airbus A 380 vient d'être lancée à Nantes et à Saint-Nazaire, où l'avionneur emploie 4 300 personnes.

Gel des recrutements

Pour Airbus, dont les commandes pour 2002 sont tombées de 400 à 300 appareils, les recrutements ont été gelés. Ni les contrats à durée déterminée ni les contrats d'intérim n'ont été reconduits. Les heures supplémentaires ont été supprimées et dix jours de chômage partiel sont programmés cette année. « Cet ensemble de mesures, qui s'accompagnera de quelques départs anticipés, permet, pour l'heure, d'éviter tout licenciement en Basse-Loire, les effectifs devant rester stable en 2002, après plusieurs années d'euphorie. « Nous avons anticipé les besoins et recruté 700 personnes depuis 1996 », explique-t-on à Saint-Nazaire où l'A 380 représentera 25 % de la charge de travail.

Baisse d'activité de 12 à 20 %

Faute d'avoir des capacités suffisantes, les sous-traitants locaux, pour beaucoup spécialisés dans l'outillage, ont subi une baisse d'activité de 12 % à 20 %. « Nous avons capté ce que l'on a pu sur la fabrication de l'A 380 », reconnaît Yvon Dubourg, président de l'Union des industries de Loire-Atlantique, qui déplore un manque de clairvoyance de la part des élus locaux.

Décidé à recoller au peloton des régions compétitives en matière d'aéronautique, le Codela planche, depuis un an, sur l'élaboration d'une véritable filière aéronautique dans le Grand Ouest (Pays de la Loire, Bretagne, Poitou-Charentes) où l'on recense 30 établissements (Airbus, Snecma services, EADS Sogerma, Famat...) directement liés à ce secteur d'activité et 358 entreprises travaillant en partie ou en totalité pour cette profession. Soit un peu plus de 7 000 emplois pour chacune de ces branches. Cette filière passera-t-elle par le regroupement de PME ? C'est tout l'enjeu et la difficulté de l'aéronautique en Pays de la Loire qui, pour compter sur un réseau de sous-traitants, doit aussi leur trouver des voies de diversification.