Le plan présenté par la direction de Gemplus, le 5 février dernier, n'a surpris personne. Le groupe, qui emploie 6 721 personnes dans le monde, dont 2 200 en France, enregistre une perte nette de 100 millions d'euros pour l'année dernière après un bénéfice net de 99 millions d'euros en 2000. Subissant le ralentissement de l'industrie des télécommunications mobiles, les ventes du groupe se sont effondrées de 15 %.

Ron Mackintosh, président du comité exécutif de Gemplus, explique que « malgré un sévère contrôle des recrutements et des dépenses [...], notre structure de coût est trop élevée dans l'environnement industriel actuel ».

Les syndicats attribuent plutôt ces résultats à une mauvaise gestion. « Les indemnités de départ touchées en 2001 par nos anciens dirigeants, Marc Lassus, ex-président fondateur, et Antonio Perez, directeur du groupe pendant un an, constituent 70 % des pertes de Gemplus l'année dernière », affirme Alain Comba, membre du bureau de l'Union FO des Bouches-du-Rhône qui a déposé une plainte contre X pour abus de bien social et a l'intention de demander un audit financier dans le cadre d'une procédure d'alerte.

Les mesures du plan de suppression d'emplois, qui entreront en vigueur entre fin 2002 et début 2003, devraient être précisées dans le courant de la semaine. Un comité d'entreprise extraordinaire se tiendra le 14 février pour entamer les négociations. A priori, les départs ne se feront que sur la base du volontariat.

D'après les premiers éléments, le site de Sarcelles (Val-d'Oise), spécialisé dans la personnalisation bancaire, qui emploie 100 salariés, fermerait ses portes. Ses activités seraient transférées au siège social du groupe à Gémenos (13), qui emploie actuellement 1 800 personnes.

Selon FO, le site phare de Gemplus perdrait de nombreux postes en production. Le plan prévoit, notamment, le transfert en Asie de l'atelier "sans contact", soit 60 postes supprimés en France, et celui de l'atelier encartage bancaire, qui emploie 5 personnes, en Allemagne. Dans un second temps, Gemplus délocaliserait de Gémenos vers la Pologne ses activités d'impression et d'encartage. Le groupe estime que ce projet générera des économies annuelles de 60 millions d'euros. Il a également l'intention de rationaliser sa stratégie d'approvisionnement afin de réaliser des économies supplémentaires de 40 millions d'euros par an.

Nombre de salariés : 2 200 en France (6 721 dans le monde).

Suppressions d'emploi : 416 en France.

Pertes nettes : 100 millions d'euros en 2001.