Un véritable patchwork. C'est ce qui caractérisait le système d'information des ressources humaines des Autoroutes du sud de la France (ASF), entreprise de 6 000 salariés spécialisée dans la construction et l'exploitation d'infrastructures de transport à péage. Un dispositif obsolète au sein duquel cohabitaient une myriade de solutions développées de manière anarchique. Un exemple ? Les chefs d'équipe se sont constitués au fil des ans des outils parallèles de suivi du personnel. Afin de remettre de l'ordre dans la maison, le concessionnaire décide, en novembre 2001, de plancher sur une large refonte de son SIRH.

« Le contexte réglementaire lié au passage aux 35 heures nous a également fait prendre conscience de cette nécessité. En outre, l'entreprise souhaitait faire acquérir à ses managers, une population qui ne dispose pas d'une connaissance approfondie de la législation sociale, une vision RH leur permettant de mieux appréhender le travail de leurs collaborateurs », indiquent Daniel Sanchez et Sophie Roux, les deux chefs de projet aux ASF. Indirectement, les pouvoirs publics favorisent l'éclosion de ce vaste chantier. La Société d'économie mixte autoroutière (Semca) ASF doit, en effet, sortir du giron de l'Etat en ouvrant, en avril prochain, 49 % de son capital à des investisseurs privés.

Rapidement, le principe de disposer d'un SIRH unique et partagé est donc arrêté. Deux éditeurs de logiciels sont retenus : Meta4 prend en charge la gestion globale des ressources humaines (paie, administration du personnel, formation, gestion des compétences et des carrières, etc.), tandis que TempoSoft pilote la mise en place de la Gestion administrative des temps et activités (GTA) ainsi que la planification. Ces applicatifs doivent être opérationnels dans le courant du premier semestre 2003.

« Nous avons terminé la phase de cadrage et nous commençons à travailler sur les spécifications détaillées, la personnalisation des solutions en fonction des besoins particuliers des salariés », explique Daniel Sanchez. Dans cet objectif, un groupe de 40 personnes dispatchées en plusieurs ateliers a été constitué afin de construire la meilleure adaptation possible. Par la suite, quelque 600 salariés seront formés à ces nouvelles pratiques. En fin de parcours, l'installation de ce SIRH aura demandé 4 000 jours de travail, répartis pour moitié entre les ASF et les deux éditeurs.