La société de travail temporaire néerlandaise Slager Groep a inventé un système de points-bonus pour inciter ses intérimaires à fournir en permanence un travail de qualité.
On connaissait déjà le système du bonus-malus mis au point par les compagnies d'assurance pour encourager les automobilistes à la prudence. Depuis le 1er janvier, un employeur néerlandais applique une méthode similaire dans le but de maintenir un haut degré de motivation de son personnel.
Les 350 intérimaires du groupe Slager, une société de travail temporaire spécialisée dans la prestation de services techniques, ont ainsi la possibilité de gagner un bonus de 650 euros par an. « Tout membre de notre personnel temporaire reçoit automatiquement quatre points-bonus par période de quatre semaines, chaque point valant 10 euros, explique le directeur, Evert Slager. Au bout de quatre semaines, on peut aussi gagner un point supplémentaire, à condition de ne pas s'être fait porter pâle dans la période écoulée. »
A l'inverse, pour perdre ces points-bonus, il faut enfreindre les règles édictées par l'entreprise dans ce qui ressemble à une charte de qualité. « Cela consiste, par exemple, à revenir au garage avec un véhicule de l'entreprise sans l'avoir convenablement nettoyé, précise Evert Slager. Ou bien arriver le matin sur le lieu de travail avec un retard sérieux et non motivé. » La sanction est identique si c'est un client qui émet une plainte sur la qualité de la prestation fournie.
A l'origine de ce système, il y a la volonté du directeur de conserver l'image de marque de son entreprise : « Depuis sa création, il y a une dizaine d'années, notre société a bâti sa renommée sur la motivation de son personnel. Il est vrai que nous avons débuté avec une petite équipe enthousiaste : aujourd'hui, il n'est pas évident d'obtenir le même engagement de la part de plusieurs centaines de personnes. »
En jeu, bien sûr, la qualité du service : plus on est motivé, mieux on a tendance à travailler. Evert Slager compare son invention au système des points-fidélité dans les supermarchés. Il s'agit, dans les deux cas, d'inciter l'individu - qu'il soit client ou salarié - à faire davantage pour l'entreprise, tout en y trouvant son compte. Le directeur affirme d'ailleurs que les employés, tout comme la clientèle du groupe, ont réagi de manière positive : « Nous avons également reçu de nombreux appels provenant de grandes sociétés intéressées par cette méthode. »
Cependant, il est encore trop tôt pour dresser un quelconque bilan. Le personnel temporaire du groupe Slager, lui, devra attendre la fin de l'année pour voir si les points-bonus se sont changés en euros sonnants et trébuchants.
Mais attention : la prime ainsi constituée étant assimilée à un revenu du travail, elle devra faire l'objet d'un prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.