En janvier 2001, Cap Gemini, spécialisé dans le service en informatique, absorbe Gemini et Ernst & Young, deux sociétés de conseil. L'objectif, en termes de ressources humaines, est alors de faire cohabiter deux mondes dans une même structure tout en conservant l'identité de trois métiers : infogérence, services informatiques et conseil en management.

« A la suite d'enquêtes réalisées auprès de nos candidats, nous avons constaté qu'ils percevaient Cap Gemini-Ersnt & Young comme une seule entreprise exerçant trois métiers », déclare Jean-Michel Rale, DRH de l'entreprise. L'organisation de la direction des ressources humaines a dû s'adapter à cette perception.

La DRH de Ersnt & Young (620 personnes) est alors centralisée, en charge de la paie, du recrutement et de la formation. Celle de Gemini (900 personnes) l'est un peu moins. Si les fonctions précédentes sont traitées de façon centralisée, elle em- ploie des staffers, répartis dans les unités, chargés de proposer des affectations aux opérationnels. La DRH de Cap Gemini présente, pour sa part, un fort degré de décentralisation. La DRH groupe fait du conseil juridique, mène des actions fédérales de communication de recrutement, collecte les CV et gère les process de recrutement par Internet, ainsi que les relations avec les syndicats. Elle délègue le reste des fonctions RH à des directions RH opérationnelles dont le champ d'intervention correspond à un secteur économique (finance, tertiaire, industrie...).

« Après la fusion, il s'est agi de mieux prendre en compte la gestion de carrière des salariés car on ne gère pas un consultant venant du monde du conseil comme un informaticien. Nous voulions également renforcer l'identification à des métiers », explique Jean-Michel Rale.

La nouvelle DRH s'adapte en conséquence en conservant une DRH groupe. Mais les DRH opérationnelles sont maintenant réparties géographiquement : l'Ile-de-France et la province, elle-même divisée en cinq régions ayant leur propre DRH.

L'Ile-de-France est organisée différemment. Les directions RH n'agissent pas sur des secteurs géographiques ou économiques mais sur des lignes de produits. Elles sont donc transversales aux secteurs. Cela dans le but de favoriser la gestion des carrières. La paie, de son côté, reste attachée, comme dans l'ancienne organisation, à un secteur.

Enfin, il existe un troisième niveau, plus théorique : celui par profession, afin, selon Jean-Michel Rale, de « donner vie à des référentiels métiers ». La nouvelle DRH de Cap Gemini-Ersnt & Young n'est donc pas une reproduction à l'identique de celle de Cap Gemini, mais elle en est fortement inspirée. Manifestement, Jean-Michel Rale, ancien DRH de Cap Gemini, est le porteur du projet.

En outre, la DRH centrale actuelle est presque la même que celle de Cap Gemini. Deux personnes viennent cependant d'Ersnt & Young. Une tonalité donnée par Cap Gemini qui se justifie par la taille plus importante de cette entreprise.

La fusion des DRH s'est faite « à effectif constant », selon Jean-Michel Rale. Le service RH d'Ersnt & Young em- ployait entre 10 et 15 personnes, celui de Gemini environ 20, et Cap Gemini quelque 80 salariés, et la DRH actuelle compte à peu près 125 collaborateurs, soit 1 % des effectifs totaux. Les collaborateurs RH des entreprises absorbées se sont donc reclassés, en général dans les DRH opérationnelles. Ainsi, le DRH de Gemini est passé à une DRH de ligne de produits. La fusion n'a pas non plus donné lieu à des créations de postes puisque les DRH secteur sont devenues DRH ligne de produits. La masse salariale de la population RH est donc ainsi restée constante.

Date de la fusion juridique : 1er janvier 2001.

Effectifs France avant fusion : Cap Gemini (10 000); Gemini (900); Ernst & Young conseil (620).

Effectifs après fusion : 12 000.

Chiffre d'affaires monde 2000 : 8 471 millions d'euros.