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La Cour des comptes épingle l'Afpa et les emplois-jeunes

SANS | publié le : 12.02.2002 |

La Cour des comptes vient de rendre public son rapport annuel (1). L'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) et les emplois-jeunes y font l'objet de deux chapitres.

Concernant l'Afpa, la cour reconnaît que, depuis le précédent contrôle de la Cour (1997), « elle a engagé un effort qui doit être souligné et encouragé pour moderniser sa gestion ». Pourtant, « aucun des chantiers n'est encore achevé ». Et notamment, « l'informatique pédagogique reste encore largement à définir et à mettre en oeuvre ; la gestion des ressources humaines reste affectée par des inerties... »

De plus, « les taux de réussite aux diplômes restent très en deçà des objectifs fixés », et « le rapprochement de l'Afpa avec l'ANPE ne s'effectue pas au rythme espéré ». Ces retards s'expliqueraient par "certains facteurs culturels internes" et "l'inadaptation du statut associatif de l'Afpa".

La transformation en établissement public, périodiquement évoquée, mériterait donc à nouveau réflexion. « La justification de la formule associative par la nécessité de sauvegarder le tripartisme (Etat-employeurs-salariés) de ses organes dirigeants n'apparaît, à la réflexion, guère convaincante. Un tel tripartisme pourrait tout aussi bien être organisé dans le cadre d'un établissement public », affirme clairement la Cour.

De même, elle s'interroge « sur la compatibilité de la mission de formation qualifiante, coeur du métier de l'association, que les contrats de progrès ont réaffirmée, avec la nature des prestations qui lui sont demandées par les collectivités territoriales ou, à un moindre degré aujourd'hui, par les services déconcentrés de l'Etat ».

Finalement, juge la Cour, « la définition d'orientations cohérentes pour l'Afpa, condition d'un bon emploi des fonds publics importants que l'Etat lui attribue, requiert que celui-ci ait une vision claire de son rôle dans la formation professionnelle qualifiante »

Emplois-jeunes

Les emplois-jeunes n'échappent pas, non plus, aux reproches de la Cour des comptes. Selon elle, la mesure phare de la législature Jospin n'a pas totalement tenu ses promesses. L'une des premières critiques tient au fait que le programme conduit parfois à un résultat éloigné de son objectif initial. Ainsi, alors que le dispositif mettait l'accent sur les associations, ce sont les structures publiques (collectivités locales et ministères) qui sont devenues "les grandes pourvoyeuses" d'emplois.

Ensuite, si le taux d'embauche en fonction du niveau d'études est généralement atteint (40 % des jeunes ont le niveau bac), en revanche, peu de jeunes des quartiers difficiles ont réussi à intégrer ce dispositif. Mais la grande inquiétude tient surtout à la pérennisation de ces emplois-jeunes. Financés à 80 % par l'Etat, ces contrats de cinq ans, qui arrivent bientôt à échéance, ont du mal à trouver d'autres sources de financement. Comment faire ? Ce sera aux employeurs de se débrouiller pour trouver des financements. Mais les em- plois d'aides aux personnes, de médiateur ou d'animateur culturel ou sportif sont encore bien trop chers pour être pris en charge par les seuls particuliers. Et les solutions proposées, telles que les partenariats financiers (mutu- elles, collectivités locales ou Caisse des dépôts...) peinent à se concrétiser.

Toutefois, malgré ces réserves, la Cour reconnaît que « ce programme a permis à nombre de jeunes de trouver un premier tremplin vers le marché du travail ». Ainsi, 25 % des jeunes embauchés dans les collectivités territoriales, les associations ou les établissements publics sont sortis du dispositif avant la fin de leur contrat. Plus de 42 % l'ont fait parce qu'ils avaient trouvé un autre emploi.

(1) Rapport disponible sur Internet < ccomptes.fr >.

L'AFPA EN 2000

Stagiaires : 166 000.

Formation : 64,5 millions d'heures.

Agents : 11 000.

Subvention d'Etat : 686,8 millions d'euros.

Produits d'exploitation : 841,82 millions d'euros.

LES EMPLOIS-JEUNES

Objectif en 1997 : création de 350 000 emplois en trois ans.

En 2000 : 248 289 emplois créés, dont collec. territ. : 56 119 ; assoc. : 73 521 ; étab. pub. : 23 868; autres : 6 293 ; Educ. nat. : 66 488 ; police et just. : 22 000.

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