E & C : Lab'Ho, l'Observatoire des hommes et des organisations d'Adecco, vient de publier une étude qualitative sur le e-recrutement. Que nous apprend-elle ?

P. L. : Le marché du e-recrutement s'organise autour de quatre grandes familles de sites. Les "vépécistes de l'emploi" jouent le rôle d'intermédiaire entre l'offre et la demande. Ils mettent en avant practicité, vitesse d'accès à l'information, rendement et gratuité. Là n'existe aucune valorisation du candidat. On y parle de job uniquement.

A l'inverse : les sites "imprésarios" sont dédiés à l'internaute qu'ils accompagnent dans sa recherche. Ici, il est question de carrière et non de job. Viennent ensuite les "communautés". Le contenu tourne autour du "nous", autrement dit l'entreprise. Des témoignages de salariés pris en photo invitent le candidat à les rejoindre. Enfin, les sites "partenaires de la performance" développent, sous toutes les coutures, l'intérêt pour le candidat de postuler chez eux.

E & C : Du côté des internautes candidats, quelle attitude adoptent-t-ils ?

P. L. : Ils travaillent beaucoup leur acte de candidature en ligne et veulent être autonomes. Ce sont eux qui décident de la manière dont sera menée leur recherche.

Quelques reproches cependant : le manque de transparence des sites. Les candidats veulent savoir qui se trouve derrière l'écran et qui lira leur CV. Egalement critiqué, le défaut de réactivité. L'accusé de réception, aussi courtois soit-il, ne suffit plus.

E & C : Quel sera l'e-recrutement de demain ?

P. L. : L'avenir se fera avec les sites "impresarios" car ils sont la vraie innovation du e-recrutement. C'est cette notion de contenu que va tirer et structurer, à terme, l'offre des sites. Par ailleurs, soulignons que les entreprises ne doivent pas surestimer le monde virtuel. Le candidat ne veut pas qu'Internet le prive de rencontres. Les mails, c'est bien, mais ils ne sauraient supprimer les face-à-face.