L'Arsenal de Tarbes, devenu Giat Industries, a fêté ses 130 ans l'an passé, et semble démesuré pour les salariés qui restent. Au plus fort de son activité, il employait 3 000 salariés. Aujourd'hui, après trois plans sociaux, 926 personnes travaillent dans l'entreprise et 120 postes doivent être supprimés d'ici à la fin de l'année. Spécialisé dans la pyrotechnie et la fabrication des tourelles des chars Leclerc, dont la production est en net recul, Giat Industries a donc décidé de rebondir en créant la société Spria, à part égale (4,57 millions d'euros chacun) avec l'espagnol Dalphimétal, le plus important fabricant européen de volants de voitures, pour produire des générateurs de gaz pour les airbags.

Cette nouvelle activité permettra d'utiliser le savoir- faire en pyrotechnie des salariés de Giat. Car aujourd'hui, dans l'entreprise, sur 370 000 heures d'activité, 50 000 sont consacrées à la pyrotechnie. « Nous achetons de nombreuses prestations pyrotechniques à Giat pour la fabrication de nos airbags. Cela lui permet de compenser sa baisse de plan de charges dans le secteur militaire », déclare Christophe Delvyn, ancien ingénieur de Giat. Mais, aujourd'hui, rares sont ceux qui, comme lui, franchissent le pas : seuls huit ingénieurs et quatre ouvriers spécialisés en pyrotechnie ont accepté de quitter leur statut privilégié pour se lancer dans la création de cette petite société de droit privé qui emploie 70 salariés et qui, si tout se passe comme prévu, devrait engager 250 personnes d'ici à 2005.