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La coopérative espagnole Fagor entre chez Brandt

SANS | publié le : 05.02.2002 |

Associé au projet de reprise de Brandt par Elco, à hauteur de 10 % du capital du groupe français, le spécialiste espagnol de l'électroménager, Fagor, présente les caractéristiques et la culture particulières d'une coopérative de production.

L'avenir des Brandt repris par le groupe israélien Elco sera pour une petite part lié à Fagor, le spécialiste espagnol de l'électroménager. Alors qu'Elco ne possède pas de marques européennes d'électroménager, le groupe a, en effet, choisi d'associer à son projet de reprise Fagor qui devrait entrer à hauteur de 10 % dans le capital de Brandt. Avec une participation aussi modeste, la présence de l'Espagnol ne modifiera certainement pas l'organisation de Brandt. Néanmoins, la forte culture de cette coopérative de production, intégrée au groupe Mondragón, jouera peut-être un rôle.

« La démocratie - ici cha- que personne équivaut à un vote -, la primauté du travail sur le capital et la solidarité sont des maîtres mots pour nous », explique d'emblée José-Luis Andrés, responsable de la gestion sociale de Fagor qui emploie 4 100 personnes. L'emploi et la participation des salariés constituent le socle de cette culture d'entreprise. « L'argent gagné est réinvesti pour augmenter le nombre de postes », assure le responsable de la gestion sociale. Sur les quatre dernières années, 500 nouveaux salariés ont rejoint Fagor. « Notre second objectif en termes d'emploi est de transformer une partie des salariés en CDD, 1 000 environ, en des "socios", associés, ce qui procure une évidente stabilité », poursuit José-Luis Andrés. Fagor projette ainsi de respecter l'un des statuts de la coopérative, proposant que 80 % du personnel soit associé.

Le principe de la participation directe

Pour motiver ses salariés, l'entreprise utilise au maximum la communication interne et le principe de la participation directe. Une fois par mois, les équipes de travail se réunissent pour discuter des difficultés qu'elles rencontrent à leur poste de travail. Tous les trois ou quatre mois, les membres du conseil des recteurs (l'équivalent du conseil d'administration) et du comité de direction exposent aux salariés la situation de la coopérative. Enfin, le "conseil social", composé de représentants des travailleurs, négocie sur les conditions de travail. Mais ce système ne semble pas suffisant pour retenir les cadres et dirigeants de la coopérative car le niveau de rétribution n'atteint pas « les 70 % d'un salaire d'une entreprise normale, assure José-Luis Andrés. Alors nous mettons l'accent sur la promotion interne pour compenser. » Les efforts de formation correspondent à cette orientation ; 8 % des résultats y sont consacrés en plus des fonds de la mutuelle du groupe Mondragón, et le montant devrait augmenter.

S'identifier à l'entreprise

« Nous avons embauché beaucoup de monde ces dernières années et nous avons constaté que l'intégration de tant d'employés pouvait porter préjudice au moment de s'identifier à l'entreprise et à sa culture spécifique », détaille le responsable de la gestion sociale. Fagor veut donc généraliser cette année un "plan d'accueil" qui consistera à soumettre chaque nouveau salarié à une période de formation avant d'occuper son poste. On lui expliquera l'histoire et la philosophie de Fagor ainsi que le contenu de son travail.

Loin de rester ancré dans le passé, Fagor cherche au contraire à adapter constamment son statut de coopérative au monde qui l'entoure. Plusieurs projets ont donc été lancés cette année. « Nous nous orientons vers une gestion par compétences », explique José-Luis Andrés. Fagor va donc mettre en place des phases d'analyse de profils et des caractéristiques de chaque salarié.