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Airbus tente d'éviter tout licenciement sec

SANS | publié le : 05.02.2002 |

Préretraite, chômage partiel, suppression des heures supplémentaires ou encore rapatriement des tâches externalisées... C'est grâce à ces différentes mesures qu'Airbus pense faire face à la crise du secteur aérien.

Main de fer d'un côté, gant de velours de l'autre. Pour gérer la crise du secteur civil aérien, qui couvait bien avant les événements du 11 septembre dernier, les deux principaux constructeurs et rivaux, Boeing et Airbus, ont chacun leur méthode. Mais l'objectif est le même : traverser sans trop d'encombre la zone de turbulence qui chahute un secteur encore euphorique il y a quelques mois. Face aux effets de l'annonce de Boeing de supprimer avant la fin de l'année de 20 000 à 30 000 emplois, Airbus, qui a enregistré 101 annulations sur son carnet de commandes, pense, lui, résister à la crise et éviter tout licenciement sec. Il doit tout de même économiser 350 millions d'euros sur ses coûts salariaux, soit 6 000 emplois en équivalent temps plein (sur 46 000 pour le groupe).

Départs volontaires

La direction table sur un millier de départs volontaires (retraites anticipées et démissions) non remplacés. Le chômage partiel, ensuite, qui permettrait de fermer les usines entre trois et douze jours selon les endroits, doit sauver 1 000 autres postes. La diminution des heures supplémentaires, du travail temporaire et des contrats de sous-traitance représentera une réduction supplémentaire d'environ 4 000 postes.

Coups durs pour l'économie toulousaine

« Il est difficile pour l'instant de donner plus de précisions sur la géographie de ces emplois et la nature des tâches que nous allons récupérer », explique Jérôme Rondeau, porte-parole d'Airbus à Toulouse. Mais dans la ville, où le constructeur emploie 11 800 salariés (sur un total de 18 200 en France), l'inquiétude est vive, notamment chez les sous-traitants régionaux (56 000 emplois). La CCI, présidée par le Pdg de Latécoère, craint la perte de 4 000 à 5 000 emplois.

En décembre dernier, l'aéronautique toulousaine avait subi un premier coup dur avec l'annonce, par le britannique Bae System, de la fermeture probable de son site de Blagnac (240 emplois). Et l'économie toulousaine ne peut pas trouver de réconfort dans ses autres pôles d'excellence, le spatial et la chimie. Les carnets de commandes des deux principaux opérateurs, Astrium et Alcatel Space, sont vides. Alcatel Space, qui emploie dans la ville rose 2 200 salariés, a d'ores et déjà annoncé le gel des embauches et la suppression de 450 postes cette année. A ces annonces s'ajoutent les incertitudes pesant sur l'avenir du pôle chimique (7 000 emplois directs et indirects).