Tandis que le secteur de l'aviation civile enregistre de cinglants revers, la bonne santé de la compagnie toulousaine Aeris a de quoi faire des envieux. Pour la première fois bénéficiaire depuis sa création, en 1999 (3,04 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 76,2 millions d'euros), la compagnie, créée à partir des actifs de l'ex-Air International Toulouse, vient de lancer un vaste plan de recrutement visant à embaucher, d'ici à août prochain, 140 personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) et techniques (PNT, pilotes et copilotes).

Pour embaucher, la compagnie, qui a organisé deux journées recrutement à Lyon et à Toulouse, mise sur la cooptation. « Nous donnons la priorité aux candidats présentés par des salariés qui se voient offrir une semaine pour deux personnes vers une destination soleil si le candidat est retenu. » Critères de recrutement ? « Avoir le sens de l'accueil, du travail en équipe et de la sécurité. La formation, sanctionnée par le CSS (Certificat sécurité sauvetage, examen d'Etat), est secondaire », explique Charles-Henri Rossignol, le Pdg de la société, qui parle d'"Aeris attitude".

Sur les 300 CV reçus jusqu'à présent, 30 personnes seulement ont été embauchées et avec un salaire de 15 % à 20 % inférieur à celui des autres opérateurs. « Nous sommes une compagnie low cost. Nos clients sont des tour operators qui recherchent un bon rapport qualité-prix. Il faut donc en permanence gérer les coûts, ce qui signifie productivité, frais de fonctionnement allégés et politique de rémunération plus modeste », conclut Jean-Charles Rossignol, qui voyage lui-même en classe économique.