Pantouflards les Français ? De l'avis de François Hurel, délégué général de l'APCE (Agence pour la création d'entreprises), il n'en est rien. « Depuis trois ans, on assiste à une vraie volonté de créer dans ce pays », indique-t-il, chiffres à l'appui. Ainsi, 14 millions de Français souhaitent se lancer dans l'aventure et 6 millions ont même un projet précis.

« En une décennie, le nombre de Français ayant un projet déterminé a pratiquement décuplé, passant de 700 000 personnes en 1992 à 1,2 million en 1998 et 3 millions en 2000 pour atteindre des sommets inégalés en ce début de siècle », poursuit-il. La volonté d'indépendance est la principale motivation des candidats. Viennent en- suite l'aboutissement personnel et le goût d'entreprendre. Toutefois, leur désir est freiné par les lourdeurs administratives et les difficultés à trouver des financements. Un prêt pour la création d'entreprise, sans ga- rantie et destiné aux petits projets, a pourtant été lancé en octobre 2000. Mais il n'a séduit que 7 500 créateurs.

De nouvelles mesures plus incitatives sont, en revanche, à attendre du projet de loi sur l'artisanat qui sera présenté le 23 janvier en Conseil des ministres. Parmi elles, un prêt destiné à la reprise d'entreprise, et la possibilité d'utiliser les fonds d'un Plan d'épargne logement (PEL) ou d'un Plan d'épargne en actions (PEA) pour créer une entreprise sans perdre les avantages fiscaux.