Première motivation pour se lancer sérieusement dans le e-learning ? La conquête du marché de la formation continue. Les établissements d'enseignement les plus fervents en matière de e-learning estiment que la valeur ajoutée de ce nouvel outil réside prioritairement dans sa capacité à attirer de nouveaux publics grâce à une offre diversifiée de modules d'enseignement accessibles pour chacun.

Les motivations de second rang confirment cette volonté de conquérir des parts de marché dans l'enseignement, perçu comme un marché international. Une stratégie compétitive ne semble pouvoir se concevoir qu'à cette échelle, y compris d'un point de vue pédagogique, en particulier s'agissant des contenus. Cette perspective est retenue par un peu plus de la moitié de l'échantillon.

Cependant, les différences d'appréciation entre un responsable administratif, un manager d'établissement et un enseignant, beaucoup plus attaché aux spécificités culturelles, sont importantes. « Ces regards décalés portent en germe l'un des points d'achoppement des stratégies de développement du e-learning », analyse l'étude.

Bizarrement, le facteur coût est celui qui recueille le moins de suffrages. Cependant, une analyse approfondie repère deux attitudes très contrastées sur ce point. Pour les uns, les aspects financiers sont placés en dernière position, car, compte tenu des coûts d'investissement élevés, ceux-ci sont perçus plutôt comme un frein que comme une motivation. Pour les autres, cette question est considérée comme très secondaire au regard des nombreux avantages que procure le développement du e-learning.

« Par un curieux paradoxe, l'e-learning transforme l'éducation en un vaste marché international de services, ouvert à la concurrence commerciale. La question qui n'est pas encore résolue est donc de déterminer la nature de l'équilibre qui s'établira entre services publics de l'éducation et marchandisation des savoirs », conclut l'étude.