Les juges consulaires du tribunal de Nanterre ont donc choisi l'emploi. Ou, tout au moins, ont-ils considéré que le dossier de reprise de Brandt présenté par le groupe israélien Elco, mieux disant en termes d'emplois, était assez solide pour que cet argument fasse la différence face à ses concurrents Whirlpool, Candy et Arcelik-Beko.

Plébiscitée par 80 % des salariés, la proposition de reprise d'Elco, retenue le 15 janvier, porte sur 4 197 salariés en France, soit 78 % des effectifs du groupe dans l'Hexagone. Elco reprend six des sept usines françaises, mais ignore les six sites étrangers de Brandt. Le site de Lesquin (59), spécialisé dans le froid, reste, lui, sur la touche. Elco conserve 82 % à 95 % des effectifs des autres sites, mais seulement une petite partie de l'usine nordiste, non rentable, et 150 salariés sur 670, le tout avec un contrat de sous-traitance assurant 494 em- plois sur neuf mois.

L'une des faiblesses du dossier Elco concernait son absence de passé dans l'électroménager. Cela n'a pas semblé handicapant pour les juges : d'une part, le groupe s'associe au spécialiste espagnol du secteur Fagor, qui prendra 10 % du capital du nouveau Brandt, d'autre part, la direction d'Elco en France est constituée d'anciens cadres dirigeants de Brandt. Enfin, Elco compte à son actif la belle réussite d'Airwell, société française de climatisation, achetée en cessation de paiement en 1994, et qui a, depuis, multiplié par sept son chiffre d'affaires, tout en doublant ses effectifs.

Elco a aussi promis de verser une aide aux départs volontaires des plus de 56 ans, et de participer au financement d'une cellule de reclassement des licenciés, à hauteur de 3 050 euros par personne.