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Belgacom lance la "disponibilité active volontaire

SANS | publié le : 22.01.2002 |

L'entreprise publique belge de télécommunications, Belgacom, innove en incitant 4 450 salariés à se mettre à la fois en préretraite et en recherche active d'emploi.

"Disponibilité active volontaire". Les termes sont novateurs. Le dispositif ne l'est pas moins. Troisième volet d'un plan de restructuration signé le 21 décembre 2001 dans l'entreprise belge de télécommunications, Belgacom S.A., il dé-signe la possibilité, pour 4 450 salariés âgés de 50 ans au 31 décembre prochain, avec au moins vingt ans d'ancienneté, de cesser leur activité tout en restant disponibles sur le marché de l'emploi. Les candidats potentiels ont ainsi reçu, le 8 janvier dernier, une lettre de Belgacom leur proposant une date de départ et le calcul de leur éventuel traitement d'attente et de leur retraite, à laquelle ils doivent répondre avant le 8 février.

75 % du salaire brut

Ce projet entrera en vigueur le 1er mars prochain, jusqu'au 31 décembre 2005. Les personnes intéressées recevront ainsi, jusqu'à leur retraite, 75 % de leur dernier salaire brut hors primes, allocations et indemnités, tant qu'elles n'occuperont pas un nouvel emploi en dehors de Belgacom.

En outre, et là réside la principale innovation, Belgacom incitera les salariés concernés à rester actifs sur le marché du travail en leur proposant deux primes : une prime d'encouragement de 8 676 euros pour celui qui retrouvera un emploi après sa sortie de Belgacom, et une prime annuelle de persévérance d'un même montant pour celui qui continuera à travailler jusqu'à l'âge de la retraite. Enfin, Belgacom mettra en place des cellules de "guidance" régionales pour l'outplacement des salariés ayant quitté l'entreprise.

Ces mesures ne s'adressent qu'au personnel statutaire de Belgacom, soit 1 5 000 personnes sur 19 500 salariés.

Etat social actif

« Belgacom s'inscrit ainsi dans la politique de "l'Etat social actif" du gouvernement », explique Piet Van Speybroeck, porte-parole de Belgacom. L'Etat belge, actionnaire à 51 % de Belgacom, n'a pas voulu de préretraites classiques. La Belgique est, en effet, l'un des pays en Europe qui compte le plus grand nombre de chômeurs âgés (voir encadré), notamment en raison de ses politiques de départs anticipés. Comme il ne s'agit pas vraiment de préretraites, Belgacom prendra en charge la totalité des coûts de la disponibilité jusqu'à la retraite. Le financement du plan de restructuration est évalué à plus de 625 millions d'euros, dont la "plus grosse partie" concerne les départs anticipés, indique la direction, qui se garde de faire des pronostics, en soulignant que Belgacom propose un système « pionnier » qui empêche de « préjuger du résultat final ».

BELGACOM

> Activité : opérateur téléphonique belge.

> Chiffre d'affaires du groupe : 4,12 milliards d'euros en 2000

> Effectifs : 26 000 personnes. ntations : USA, France, Pays Bas, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, Russie et en Chine.

Le gouvernement belge contre les "Canada Dry"

La Belgique est régulièrement montrée du doigt pour son faible taux d'emploi parmi les travailleurs âgés de plus de 50 ans. En 2000, le taux d'emploi des travailleurs âgés de 55 à 64 ans s'élevait à 26,3%.

Une tendance que le gouvernement attribue moins à l'utilisation des préretraites qu'à l'utilisation accrue des systèmes dits "Canada Dry", où l'employeur accorde au travailleur licencié des avantages semblables à ceux accordés dans le cadre d'une préretraite. Le gouvernement envisage donc d'imposer à l'employeur qui recourt à cet expédient de verser à la Sécurité sociale des cotisations équivalentes à celles imposées dans le cadre des préretraites.

Le gouvernement prévoit également que, d'ici à 2004, les chômeurs de plus de 50 ans restent inscrits comme demandeurs d'emploi jusqu'à l'âge de 57 ans.

Enfin, le ministère de l'Emploi a créé une "cellule de consolidation professionnelle" pour apporter des réponses individualisées aux travailleurs et aux entreprises confrontés à des difficultés de gestion des fins de carrière.