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Opposition chez Siemens des salariés actionnaires

SANS | publié le : 15.01.2002 |

Chez Siemens Allemagne, une association d'actionnaires salariés s'oppose à la suppression de 16 000 emplois et veut réduire les dividendes pour financer des reclassements.

Quand une grande entreprise licencie en masse, il n'est pas rare de voir son cours monter en Bourse, à la joie des actionnaires. Mais au siège de "Unsere Aktien" (Nos actions), l'association des petits actionnaires de Siemens basée à Munich, l'annonce de la suppression par étapes de 16 000 postes chez l'industriel allemand a été accueillie avec costernation et colère.

« Les dividendes ne sont pas notre priorité »

Car les membres de cette association sont certes actionnaires, mais aussi salariés du géant de l'électronique. Comme dans les autres grandes entreprises allemandes, la majorité des salariés de Siemens sont actionnaires du groupe.

Fondée il y a environ cinq ans, l'association "Unsere Aktien" défend leurs positions. « Notre objectif est de faire comprendre que nos intérêts diffèrent de ceux des autres actionnaires qui ne veulent que recevoir beaucoup d'argent et le plus rapidement possible, explique Wolfgang Niemann, un des dirigeants de l'association. Un dividende élevé est, bien sûr, agréable. Mais ce n'est pas notre priorité, car nous percevons,avant tout, nos revenus de notre travail et non du capital. » Si l'association n'est ni un syndicat, ni un comité d'entreprise, elle travaille étroitement avec eux .

Pour protester contre l'annonce des licenciements massifs, les représentants des actionnaires-salariés ont annoncé début janvier qu'ils refuseraient leur quitus au directoire lors de la prochaine assemblée générale de Siemens, prévue le 17 janvier à Munich. Ils critiquent l'inertie de la direction « qui a réagi trop tard à la chute des résultats » et continuait à embaucher en masse l'été dernier, alors que les signaux d'une crise dans le secteur des télécommunications étaient déjà visibles.

Par solidarité avec les licenciés, l'association veut réduire de 10 % le dividende envisagé par le directoire. L'argent économisé servirait à financer des mesures d'accompagnement des plans sociaux.

Mais elle ne se fait pas trop d'illusions sur sa requête. Elle ne représente qu'une partie des salariés-actionnaires de Siemens, qui eux-mêmes disposent d'environ 10 % du capital.

L'opération en vaut tout de même la chandelle. Car elle oblige Siemens à publier toutes les motions défendues pendant les assemblées générales. Grâce à ces publications, l'association espère arriver à mieux se faire connaître au sein du groupe et pouvoir ainsi gagner en puissance.