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Les salariés hautement qualifiés ont la bougeotte

SANS | publié le : 15.01.2002 |

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Les salariés hautement qualifiés ont la bougeotte

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Les ingénieurs et chercheurs en sciences et technologie sont extrêmement recherchés. Les pays de l'OCDE se les disputent et déploient des politiques de plus en plus attractives, selon une étude* publiée le 10 janvier dernier.

Les salariés hautement qualifiés en science et technologie, dits "HRST", sont extrêmement convoités. Ces dernières années, les flux se sont amplifiés en particulier au départ de l'Asie et de l'Europe centrale et orientale et à destination de l'Amérique du Nord, l'Australie, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Et pour cause : cette population offre un "capital humain" à forte valeur ajoutée. Qui sont ces "HRST" ? Des ingénieurs et des chercheurs expatriés. Conscients de leur influence sur l'économie, et de leur propension à la mobilité, les pays de l'OCDE se les disputent et déploient des politiques de plus en plus attractives.

Instauration de dispositifs avantageux

Cette course effrénée aux talents se traduit, d'abord, par l'instauration de dispositifs avantageux destinés aux étudiants en informatique et aux chercheurs. Ainsi dans les pays qui sont historiquement des terres d'asile, on promeut la résidence temporaire (en Europe), tandis qu'en Australie, aux États-Unis et au Canada, on leur offre la possibilité d'une résidence de plus long terme. Les États-Unis, par exemple, ont accueilli 660 000 immigrés en 1998, parmi lesquels 78 000 étaient classés dans la catégorie des salariés "privilégiés", c'est-à-dire qualifiés. Le Canada a, quant à lui, ouvert ses frontières en 1999, à 189 600 immigrés, dont 86 % dépendaient du "Programme de promotion du personnel qualifié". Cependant, relève l'étude, même dans les espaces pratiquant la libre circulation - l'UE où l'on compte 65 millions de "HRST" (chiffres 1997) - il reste à lever les obstacles de la reconnaissance mutuelle des diplômes et du maintien pour l'expatrié du bénéfice de la protection sociale du pays d'origine.

Par ailleurs, un document publié par l'OCDE, en octobre dernier, indiquait que la part des expatriés spécialistes des sciences et de la technologie dans 14 pays de l'UE était de 3 % (voir graphique). Les Luxembourgeois sont ainsi les plus gros importateurs de matière grise. Et, si le monde se les arrache, c'est qu'on estime que cette catégorie est particulièrement productive. Aux États-Unis, une étude réalisée en 1992 auprès de 3 000 membres de l'Institut national de l'Académie des sciences et de l'Académie nationale des ingénieurs, montre que 18,1 % des détenteurs de brevets étaient d'origine étrangère.

De leur côté, les quelques pays pâtissant de la fuite des cerveaux ont trouvé la parade, en créant leurs propres structures d'innovation et de recherche. La Chine a ainsi lancé un programme destiné à transformer cent universités en pôles de recherche de standard international. Par ailleurs, le document comprend une étude du Cereq, réalisée en 1999, auprès de 2 000 thésards français ayant obtenu un doctorat en 1996 (à l'exception des docteurs en médecine). Il en ressort que, après trois ans dans la vie active, 7 % étaient partis travailler à l'étranger. Parmi ces derniers, 21 % ne souhaitaient pas revenir en France. Et, 60 % envisageaient un retour dans le courant de l'année. Il faut dire que 79 % d'entre eux avaient un contrat à durée déterminée de moins d'un an.

(*) Étude de l'OCDE. Mobilité internationale des salariés hautement qualifiés.

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