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Dix ans pour relancer l'activité industrielle de la Loire

SANS | publié le : 15.01.2002 |

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Dix ans pour relancer l'activité industrielle de la Loire

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Fin 2000, les chambres consulaires, les organisations professionnelles et les pouvoirs publics de la Loire avaient fait cause commune autour du développement économique. Ils ont encore neuf ans pour améliorer l'attractivité de leur territoire.

Dans les années 60, La Loire était le premier bassin industriel français. Nous allons le redevenir », assure André Laurent, président de la CCI de Saint-Étienne. Le 6 décembre dernier, à Roanne, le comité des Décideurs 42, regroupant l'ensemble des acteurs politiques et économiques du département, présentait devant près de 600 chefs d'entreprise le premier bilan du "Projet stratégique de développement économique de la Loire". Un plan décennal d'actions lancé en septembre 2000 pour lutter contre l'image passéiste dont souffre le département, plombée par les coups d'arrêts successifs des industries houillères, de Manufrance et de Giat.

Jusqu'ici, la Loire a vécu coupée en deux, Roanne symbolisant le secteur textile au nord, Saint-Étienne, au sud, étant associée à celui de la mécanique. Jean-Bernard Devernois, président de la société d'habillement du même nom, résume ainsi le constat : « Il nous faut un tertiaire fort et un vrai réseau de communication. »

De fait, les entreprises souffrent de l'enclavement du département, mal desservi par une simple route nationale et une autoroute obsolète qui compte parmi les plus accidentées en France. Tandis que la Compagnie Air France vient de supprimer la liaison entre Saint-Étienne et la capitale.

Volonté commune

Pour la première fois, une volonté commune anime les acteurs économiques et sociaux. La coordination de leur dispositif, dont le budget est estimé entre 45,73 et 61 millions d'euros (en attendant de connaître le montant des aides européennes), est déléguée à la Chambre de commerce et de l'industrie de Saint-Étienne/Montbrison. Elle suit la progression de neuf plans d'actions : quatre concernent les secteurs d'activité dominants (agroalimentaire, mécanique, textile et médical), cinq des thèmes transversaux (tertiaire supérieur, développement international, logistique, environnement et cadre de vie). Chacun d'eux est confié à un groupe de travail composé des syndicats professionnels et d'acteurs politiques, associatifs ou consulaires, voire de centres de formation.

Appuis technologiques extérieurs

Tous n'en sont pas au même stade d'avancement. Dans l'agroalimentaire, troisième pôle industriel, les dirigeants cherchent à s'entourer d'appuis technologiques et commerciaux extérieurs : « Le lait est la première ressource agricole du département, c'est aussi celle qui dégage la plus faible valeur ajoutée. Il nous manque une filière de transformation digne de ce nom », souligne Bernard Moissonnier, responsable de formation à la chambre de commerce stéphanoise. Le textile d'habillement et la mécanique affichent des résultats plus probants, mais bénéficient de précédents.

Depuis 1996, 140 métallurgistes de Loire-Sud se sont fédérés en "Mécapole". Ils ont monté une plate-forme d'usinage à grande vitesse et vont lancer, fin janvier, leur première convention d'affaires. Le groupe de travail planche à présent sur la création d'un guide répertoriant les savoir-faire ligériens, la transition des métiers de l'armement vers l'aéronautique, la création de clubs d'entreprises, la gestion d'appels d'offres...

De leur côté, les PMI du textile de Saint-Étienne vont profiter du retour d'expérience de leurs homologues du Roannais. Cette région a inauguré, en 1997, une formation inter-entreprises, Mutex, à laquelle ont participé 49 sociétés et 23 sous-traitants. Leur initiative s'est même prolongée par la création d'un Groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq) qui a conclu plus d'une soixantaine de contrats de qualification à ce jour.

Action inscrite dans la durée

Sur les dossiers transversaux, l'action s'inscrit largement dans la durée. Le volet environnement, par exemple, se résume ainsi à la démarche de certification Iso 14001 suivie par une soixantaine d'entreprises. Les partenaires se gardent bien, par ailleurs, de quantifier les perspectives d'emplois de leur plan. Pour l'heure, leur préoccupation est d'attirer les cadres, plutôt enclins à vivre à Lyon, et de contenir une perte démographique continue, de l'ordre de 2,4 % entre les deux derniers recensements.

REPERES

746 000

habitants dans le département de la Loire

9 % de demandeurs d'emploi en 2000

Répartition de l'activité : agriculture, 22,4 % ; industrie, 26,6 % ; services, 51 %