Le tassement actuel du marché de l'intérim n'entame pas la détermination de Creyf's. Cette société belge au chiffre d'affaires de 708,6 millions d'euros en 2000 passe à l'offensive et annonce un plan de développement externe ambitieux : se placer dans le trio de tête des entreprises de travail temporaire d'ici à trois ans aux côtés d'Adecco et de Manpower.

La stratégie d'expansion en France avait été amorcée en 1995 par l'acquisition de 80 % des actions de la société Pro Consultant, dans l'Est de la France. Elle s'est ensuite poursuivie entre 1996 et 1998 par la reprise de SGS, Sogepi et Sepia. 1999 marque une nouvelle étape avec la reprise d'IPS Atlantique, dans l'Ouest. En 2000, la société belge a réuni neuf enseignes du groupe (IPS Atlantique, ATP, Air Intérim, Créa's, Centre intérim, Pro Consultant, Sogepi, SGS, Assistance Intérimaire) sous la même dénomination "Creyf's intérim". Aujourd'hui, Creyf's compte, en France, un vivier de 65 000 intérimaires, 7 500 clients et dispose de 165 agences. Elle travaille majoritairement avec les PME-PMI de l'industrie et du BTP.

Les possibles retournements du marché du travail temporaire ne semblent pas inquiéter l'agence belge. Car Creyf's estime disposer de solides atouts. « Notre force, c'est la compétence de notre personnel, lance Philippe Zaviattiero, directeur général de l'entreprise. L'Education nationale ne répond pas à l'ensemble des besoins des entreprises. Sur certains métiers, comme électromécanicien, par exemple, il y a une demande très forte mais très peu de candidats. C'est pourquoi nous souhaitons développer le professionnalisme de nos intérimaires et nous venons de créer une université de formation interne ».

L'entreprise dispose d'un budget formation de 3,66 millions d'euros dont 2,2 millions alloués spécialement aux travailleurs temporaires. Une stratégie à long terme qui pourrait s'avérer payante.

L'emploi intérimaire occupait, fin novembre dernier, 613 700 personnes, soit une hausse de 2 % par rapport à octobre, selon l'Unedic. Depuis le retournement de tendance en février dernier, la baisse cumulée sur dix mois se chiffre à 16,3 % (-119 800 emplois). En un an, de fin novembre 2 000 à fin novembre dernier, le taux d'évolution marque une diminution de -11,7 % (-81 300 emplois). L'industrie est le secteur où le recours à l'intérim reste prépondérant : 47,7 % de l'emploi intérimaire.