logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Une charte sociale pour le monde entier

SANS | publié le : 08.01.2002 |

Autour de ce document, les partenaires sociaux ont négocié l'élaboration d'indicateurs de suivi. Des clignotants qui seront aussi à disposition des syndicats. Et des données qui permettront la diffusion de bonnes pratiques dans le groupe

Parmi d'autres initiatives, Suez a choisi de structurer sa démarche de responsabilité sociale autour d'un document : la charte sociale internationale. « Nous l'avons conclue en 1998, précise Dominique Fortin, directeur du développement social de Suez. Il ne s'agit pas d'un acte unilatéral, car elle a été négociée et signée par le président et les syndicats représentés au sein de notre Instance européenne de dialogue (IED). » Sans être "extrêmement innovant", ce document fondateur, qui s'inspire des principes directeurs de l'OIT, applicable dans les 130 pays où Suez exerce son activité, est « courageux », selon le directeur du développement social, car il est exigeant : «Il n'a de sens que s'il est assorti d'une procédure de suivi rigoureux. »

De fait, l'élaboration des indicateurs qui mesureront les perfor- mances sociales de l'entreprise et té- moigneront du respect de la charte a été discutée au sein de l'IED. Ces indicateurs serviront à l'élaboration du pro- chain rapport de développement durable de Suez.

Ce problème des indicateurs, auquel le groupe réfléchit en interne, mais aussi en partenariat avec d'autres acteurs dans le cadre de l'Observatoire social international, association qu'il a créée, constitue un socle solide pour la poursuite du dialogue social. Le suivi de la charte fait partie de l'ordre du jour de chaque réunion de l'IED.

« Nous analysons les défaillances et les syndicats sont bien informés d'éventuels problèmes de discrimination ou d'infraction au droit local », poursuit Dominique Fortin.

« Les éléments sont donnés par la direction, nuance Bernard Larribaud, secrétaire CFDT de l'IED. Et certains d'entre eux seront peut-être difficiles à vérifier, y compris par elle. C'est ensuite à nous, signataires de la charte, de trouver des moyens de vérification, notamment dans les régions les plus difficiles. Et pour nous, syndicalistes, il ne sera peut-être pas simple, dans certains cas, de trouver des relais. »

Mais la volonté de travailler sur un outil social plus transparent, car plus contrôlable, semble volontiers reconnue. Et l'engagement sur ce terrain pourrait permettre aux syndicats européens de peser un peu plus sur le social dans un groupe qui a choisi de se mettre en avant de la sorte. « C'est pourquoi il ne s'agit pas que d'une vitrine », estime encore Bernard Larribaud.

D'autre part, cette instance de suivi de la charte ne se contentera pas d'être seulement une chambre de surveillance ou d'enregistrement des problèmes. « Elle doit nous inciter à développer un reporting et un benchmarking international sur notre conduite sociale. Des indicateurs précis sont nécessaires au progrès et au partage des bonnes pratiques au sein de notre réseau RH mondial », affirme Dominique Fortin. Le groupe est, en effet, conscient d'une difficulté à laquelle toutes les entreprises de cette taille seront confrontées, et qu'elles ne résoudront que petit à petit : il faudra que cette démarche soit appropriée au niveau du terrain par les managers. Et, déjà, Suez demande à tous ses DRH d'accompagner leur reporting de commentaires et d'illustrations, et de déterminer des faisceaux d'indices signifiants, autour du turn-over, de l'absentéisme, de la conflictualité, etc.

Les principes de la charte

- L'égalité des chances

- La lutte contre l'exclusion sociale

- Le développement personnel

- La pérennité de l'emploi

- La contribution au développement de l'entreprise

- La qualité du climat de travail

- Le dialogue social

- La concertation sociale

- La santé et la sécurité

- L'interdiction du travail des enfants et du travail forcé

Pour chacun de ces critères, l'élaboration d'indicateurs de performance a été discutée avec les partenaires sociaux.

CONSULTANTS

Les consultants spécialisés dans l'accompagnement en matière de RSE sont encore très peu nombreux. Les plus grandes sociétés de conseil ne se sont pas véritablement attaquées au marché. Parmi les plus reconnues sur ce qui n'est encore qu'un marché de niche :

- Terra Nova Conseil, créée en 1993, notamment autour d'une activité de mesure de la satisfaction des salariés, conseille de grandes entreprises sur la RSE et les projets d'investissement responsable. <http://www.terra-nova.fr>.

Elle publie en ligne une excellente lettre, très complète, sur le sujet. <http://www.sri-in-progress.com>.

- Utopies, fondée en 1993, accompagne également de nombreux groupes, et a travaillé avec Lafarge sur le rapport de développement durable du cimentier, récemment primé. Site très informatif. <http://www.utopies.fr>.

- La Governance School, lancée au début 2002 au sein du groupe de conseil Avendi, est dirigée par Michel Joras, un spécialiste de l'audit social. <http://www.avendi.fr>.

Suez (Chiffres 2000)

- Effectif : -180 000.

- Chiffre d'affaires : 34,6 milliards d'euros. 49 % du CA réalisé à l'étranger.

- Métiers : Eau, énergie, propreté, communication.