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Un club d'entreprises contre les Troubles musculo-squelettiques

SANS | publié le : 08.01.2002 |

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Un club d'entreprises contre les Troubles musculo-squelettiques

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Un "club d'entreprises TMS" (Troubles musculo-squelettiques) réunit en Lorraine des entreprises soucieuses de prévenir cette maladie professionnelle. Initiée par l'Anact, cette formule devrait s'étendre à d'autres régions.

Avec 22 000 cas déclarés en 2000, les Troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent la première maladie professionnelle. Sa prévention est complexe car les causes de sa survenue sont multiples. Les acteurs de la prévention dans l'entreprise - DRH, médecins du travail, membres des CHSCT... - se trouvent donc face à une tâche difficile, puisqu'il faut agir sur plusieurs fronts sans toujours avoir les bons outils et avec des résultats souvent décevants.

Veille permanente

L'idée d'un "club d'entreprises TMS" est née de ces constats : « Les TMS ont une double spécificité, on a du mal à en parler en interne et on n'en a jamais fini avec cette maladie qui nécessite une veille permanente. Le club constitue un lieu de parole et d'échanges entre pairs, sur les outils et les solutions expérimentés par les uns et les autres », explique Philippe Douillet, chargé de mission à l'Anact (Agence pour l'amélioration des conditions de travail), qui a monté, avec Jean-Michel Schweitzer, de l'Aract Lorraine, le premier club TMS en Lorraine.

Onze entreprises y ont adhéré, dont Meritor, Marwal (sous-traitants automobiles), Hager (appareillages électriques), Daewoo Electronics France... Au début, les DRH étaient les plus nombreux : « Ils venaient pour voir. Quand la confiance s'est installée, ils sont venus accompa- gnés. Les fonctions des mem- bres du club sont aujourd'hui diverses : médecins du travail, ingénieurs méthode, ingénieurs de production, contrôleurs de gestion. Maintenant, des sous-groupes émergent, avec des besoins précis », souligne Jean-Michel Schweitzer.

Responsable RH de Méritor, un équipementier automobile de Saint-Dié, Michèle Abrial-Régnier apprécie cette pluridisciplinarité : « Il est souvent difficile de se faire entendre du bureau d'études, des méthodes... Mais, ici, on arrive à parler un langage commun. » Après une première année consacrée aux échanges d'expériences, à raison d'une réunion tous les deux mois, le club s'oriente, maintenant, vers un rythme de travail qui alterne réunion de terrain (visite d'une entreprise), capitalisation sous forme de synthèse et participation d'intervenants extérieurs pour aider à apporter des solutions.

Mutualisation

L'apport principal du club réside dans la mutualisation des outils et des moyens. Les membres travaillent ainsi à un logiciel de recueil et d'analyse des plaintes des salariés - un indicateur important dans la prévention des TMS - et réfléchissent à une formation commune d'opérateurs à la prévention. Ils y puisent aussi des forces pour tenir l'action de prévention sur la durée. « Mon entreprise y travaille depuis dix ans. Et, pourtant, la maladie ne diminue guère. Les syndromes du canal carpien ont baissé mais sont apparus des problèmes d'épaule allant jusqu'à 40 % d'invalidité. C'est décourageant. Le club permet de redonner un souffle à notre action, de redynamiser l'entreprise sur ce sujet », indique Christian Vaullerin, médecin du travail chez Marwal.

« Les réflexions, les partages de projets et d'expériences m'ont permis de remobiliser les acteurs de l'entreprise et moi-même ! », renchérit Michèle Abrial-Régnier. Les membres du club attendent beaucoup d'une étude à venir sur le coût des TMS qui justifierait les investissements consentis dans la prévention. Certains ont d'ailleurs quitté le club car leur nouvelle direction n'estimait pas la démarche rentable...

La formule est désormais assez rodée pour être exportée. Un club vient de se créer en Haute-Normandie, un autre doit l'être bientôt en Alsace. Même si rien n'est encore formalisé, l'idée de l'Anact serait de proposer le club comme suivi après un "diagnostic court"

Contact : Anact, P. Douillet

04 72 56 13 94.

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