L'inconvénient des emplois aidés est de tendre à instituer une ghettoïsation des personnes concernées par ce "salariat de seconde zone". Cette politique peut se révéler peu viable pour les intéressés et coûteuse pour la collectivité. Les réflexions que nous proposent Helen Burzlaff et Jean-Pierre Le Padellec, spécialistes de la GRH et, respectivement, consultante chez EDF et ingénieur en systèmes d'information et en organisation au ministère de la Défense, s'inspirent du travail de l'économiste Günther Schmidt sur les "marchés transitionnels". à l'opposé des emplois aidés, les auteurs posent que la mobilité sur le marché du travail devrait permettre à tous l'accès à l'emploi "normal" et que cette mobilité doit faire l'objet d'aménagements systématiques et négociés. Encore convient-il d'entendre par mobilité tout écart à la norme du travail à temps plein et à durée indéterminée, et d'adopter une perspective globale qui permette d'avoir la bonne compétence au bon endroit et au bon moment. Congés partiels, modulations d'horaires ou d'affectations, préretraites... sont ainsi des transitions dont il s'agit de rationaliser la gestion. Dans la mesure où les outils de gestion de la mobilité existent dans la plupart des entreprises, la question réside dans leur mise en cohérence et leur généralisation. Cette réconciliation de l'utilisation des outils traditionnels de la GRH et de la vision stratégique de l'entreprise devrait permettre à l'entreprise une plus-value au niveau de la performance. Un texte à la fois théorique et pratique, qui peut devenir un véritable outil de pilotage.