logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La métallurgie iséroise fait le pari de la médiation

SANS | publié le : 08.01.2002 |

La Chambre syndicale de la métallurgie de l'Isère vient d'adopter une procédure de médiation pour limiter les recours en Prud'hommes motivés par des conflits d'humeur.

En Isère, l'Union des industries métallurgiques, électriques et connexes (Udimec) et les partenaires sociaux ont refondu, le 1er octobre dernier, leur convention collective. Parmi les nouveautés, une procédure de médiation des conflits individuels. Les partenaires sont partis du constat que les frictions interpersonnelles (entre un salarié et son hiérarchique, mais aussi entre deux collaborateurs, entre un salarié et le client ou le fournisseur) entraînent de trop nombreuses actions devant les Prud'hommes. Il s'agit donc d'éviter l'engrenage de situations empoisonnantes pour l'entreprise et génératrices d'un coût social.

"Correspondant médiation"

Chaque salarié mécontent peut ainsi solliciter dans son entreprise un "correspondant médiation" (ancien DRH, chef d'équipe apprécié...) désigné par la direction, chargé de rédiger une "fiche synthétique" exposant l'insatisfaction, adressée à l'employeur et à un syndicat choisi par le salarié. Ce document peut entraîner un entretien (suscité par la direction).

Le salarié dispose ensuite de huit jours pour demander une médiation, s'il juge la confrontation insuffisante. Il choisit trois médiateurs au sein d'une liste comportant des membres issus à la fois des rangs du patronat et des syndicats. La direction a à son tour huit jours pour désigner le médiateur ou refuser d'aller au-delà. « On ne peut pas faire de médiation à marche forcée », relève Jacques Vaccari, délégué général de l'Udimec, à l'initiative du projet. Le médiateur réunit enfin les deux parties pour réduire le conflit, en s'interdisant d'invoquer un texte légal. La rencontre débouche alors sur un "procès-verbal factuel", attestant d'un accord ou de l'échec de la conciliation.

Une telle approche est à ce jour inédite dans la mé- tallurgie. « Elle intéressait les entreprises des nouvelles technologies, de culture anglo-saxonne et favorables aux solutions de compromis, et les sociétés cotées en Bourse, sensibles à une mauvaise publicité », commente Jacques Vaccari.

De leur côté, les syndicats saluent l'initiative tout en la jugeant complexe à réaliser. Alain Massy, de la CFDT Sud-Isère, considère le correspondant comme "un filtre préjudiciable". Paul Girard, de la CGT, aurait préféré « une extension des prérogatives des conseillers des salariés, qui ont l'habitude des entretiens préalables ».