logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Fidélisation : Le congé bénévolat se généralise chez Luko

Sur le terrain | publié le : 29.05.2023 | Lucie Tanneau

Image

Fidélisation : Le congé bénévolat se généralise chez Luko

Crédit photo

Depuis 2019, l’assureur offre la possibilité à ses salariés de s’engager six jours par an dans des associations. Un congé bénévolat qui attire les candidats et retient les collaborateurs, satisfaits de leur action – et fiers de leur employeur…

Emmaüs, les Restos du cœur, Make sens, Une lettre/Un sourire… Associations et ONG de toutes tailles proposent des missions de bénévolat sur la plateforme en ligne Vendredi. Pour les salariés de Luko, ne reste qu’à faire le choix selon leurs disponibilités et leurs envies. En effet, depuis 2019, le néo-assureur propose à ses collaborateurs et collaboratrices (180 personnes, réparties entre la France et l’Allemagne) d’effectuer des missions de bénévolat sur leur temps de travail. Un congé d’un nouveau genre, soit six jours maximum à poser de manière souple chaque année dans le planning des absences, en prévenant le manager au minimum 15 jours à l’avance. « Je me suis beaucoup investi dans des associations quand j’étais étudiant, à Niort, raconte Florian Giraud, le Chief of Staff de Luko. Mais depuis que je travaille, j’ai moins de temps et j’ai perdu l’habitude », regrette le bras droit du CEO, Raphaël Vuillerme. D’ailleurs, « c’est ce que nous rapportent les associations : elles ont du mal à attirer des bénévoles qui ont entre 25 et 35 ans », poursuit-il. Manque de temps, jeunes enfants à gérer, investissement fort dans les premiers emplois, mais aussi panne d’idées concernant des missions à effectuer sont autant d’éléments d’explication… « Nous avons donc décidé de favoriser cet engagement en offrant à nos salariés la possibilité d’avoir accès à la plateforme Vendredi, qui propose un large choix de missions tout en simplifiant la communication et l’organisation pour nous », résume Florian Giraud. Il a lui-même choisi de passer deux journées à la boutique Emmaüs du 19e arrondissement de Paris. Et a apprécié, dit-il, « la découverte de l’environnement et le contact avec les bénévoles et les clients sur place », qui l’ont changé de son travail quotidien.

Travailler pour la société

Léa Joussaume a, elle, choisi un engagement régulier. La directrice des opérations de l’assureur rejoint une demi-journée par mois les locaux de l’école Simplon (formation gratuite aux métiers du numérique pour des personnes éloignées de l’emploi, NDLR). « J’aide les élèves à rédiger un CV ou une lettre de motivation et à se présenter à l’oral pour préparer de futurs entretiens, afin de les accompagner dans leur insertion sur le marché du travail », détaille la jeune salariée. Pour elle, cette activité est complètement nouvelle. « J’ai souvent pensé faire du bénévolat, mais sans jamais passer à l’action. Et je ne l’aurais pas fait seule », reconnaît-elle. Cet engagement, même s’il n’est pas toujours facile à faire entrer dans son emploi du temps chargé, la rend fière d’elle, mais surtout de son entreprise. « Je suis fière que mon employeur pense au bonheur de ses salariés et trouve important d’offrir du temps afin que l’on ne travaille pas seulement pour lui, mais aussi, à ma petite échelle, pour la société dans un sens plus large », explique-t-elle. Léa Joussaume vante aussi les team building autour du bénévolat, qui participent du même sentiment d’utilité et, dit-elle, « créent du lien entre collègues ».

L’an dernier, 40 % des collaborateurs de Luko ont posé au moins une journée de congé bénévolat. Pour le néo-assureur, cette initiative, qui s’inscrit dans les nouveaux désirs exprimés par les collaborateurs, permet de tester des initiatives RH innovantes et d’attirer les candidats. « Nous avons interrogé nos salariés : pour un tiers d’entre eux, le congé bénévolat a été cité comme un élément déterminant dans le choix de nous rejoindre », se félicite Florian Giraud. « Dans les données de nos enquêtes sur la qualité de vie au travail, les personnes interrogées citent aussi ce congé comme un élément de fierté, poursuit-il. C’est une mesure relativement facile à mettre en place, et qui a nombre d’externalités positives. » Elles vont de l’attraction des talents à la fidélisation des collaborateurs en passant, grâce au sentiment de fierté et de sens au travail, par un meilleur engagement quotidien. « Nous remarquons l’impact pour ceux qui posent le congé bénévolat, mais aussi pour les autres : même s’ils ne participent pas directement, ils aiment travailler pour une entreprise qui s’engage », conclut Florian Giraud, qui espère quant à lui augmenter son nombre de jours d’engagement cette année…

Auteur

  • Lucie Tanneau