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Les clés

L’IA au sein des RH, pour le meilleur ou pour le pire

Les clés | À lire | publié le : 22.05.2023 | Irène Lopez

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L’IA au sein des RH, pour le meilleur ou pour le pire

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L’intelligence artificielle change le monde du travail. Les professionnels RH en ont d’ores et déjà saisi les opportunités. Leur mise en œuvre est-elle convaincante ? C’est l’éclairage qu’apporte l’ouvrage « L’IA au cœur de l’entreprise ».

Il existe de plus en plus de cas d’usage de l’IA pour les ressources humaines. « Certains relèvent de la vision la plus traditionnelle de l’IA, dans laquelle la technologie prend en charge des fonctions généralement réalisées par des humains. Dans d’autres cas, cependant, le rôle de l’IA n’est pas de remplacer les humains, mais d’augmenter leurs capacités », explique Emmanuelle Blons, auteure, conférencière et vice-présidente associée chez Infosys, le géant indien de l’informatique. Son ouvrage est émaillé d’exemples emblématiques.

Performance administrative

Début 2019, La Poste a mis en place un chatbot appelé Click’RH. Destiné aux collaborateurs, postiers et postières, il répond à leurs demandes les plus courantes en ce qui concerne les RH. Cet assistant virtuel est capable de répondre en langage naturel par le biais d’une conversation en ligne avec le collaborateur. Il oriente également ce dernier vers des documents de référence ou les applications RH concernées. Basé sur de l’intelligence artificielle, il s’améliore au fil des conversations. En quelques clics, il permet d’accéder à un très grand nombre d’informations RH qui sont traditionnellement détenues par des personnes-ressources. Les bénéfices sont nombreux. Pour les collaborateurs, cela se traduit par un accès simple 24 h/24 et 7 j/7 à de l’information RH. Quant aux équipes RH, elles peuvent désormais se concentrer sur leurs missions de fond, celles d’acteurs de proximité, de conseil et de traitement de dossiers. Aujourd’hui, le chatbot de La Poste est capable de traiter 800 sujets RH et a un taux de compréhension de 90 %.

En utilisant l’IA, le recruteur peut considérablement alléger sa charge de travail. Un logiciel peut parcourir les CV, évaluer des candidats et éliminer rapidement 75 % d’entre eux du processus… Ce « matching » automatique peut, par exemple, permettre au recruteur de se concentrer sur l’évaluation d’un groupe de candidats éligibles plus restreint. « Le recruteur garde la main, mais l’IA lui permet d’accélérer le processus », rassure l’auteure. Certaines tentatives se sont néanmoins soldées par des échecs cuisants. C’est le cas pour Amazon qui, en 2018, découvre que son IA discrimine les femmes à l’embauche… Le modèle informatique utilisé s’appuyait sur les CV reçus par le groupe sur une période de dix ans, qui étaient pour la plupart ceux d’hommes, effet miroir de la prédominance masculine dans le secteur des nouvelles technologies. Le système en était venu à déduire que les candidats masculins pour ces postes étaient préférables ! Et il rejetait alors les candidatures des femmes…

Un tel exemple est pain bénit pour les détracteurs de l’IA. Pour les faire changer d’avis, l’auteure met en lumière les travaux d’Alan Turing, l’un des pères de l’intelligence artificielle, qui a créé une machine capable de casser les messages codés des Allemands. Selon les historiens, ses travaux auraient raccourci la Seconde guerre mondiale de deux ans et sauvé 14 millions de vies. Ces seules données devraient nous encourager à poursuivre les expérimentations avec l’IA.

Auteur

  • Irène Lopez