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Sur le terrain

Recrutement : Yéo Frais ouvre les portes de son usine pour attirer des talents

Sur le terrain | publié le : 15.05.2023 | N. L.

Faire découvrir les métiers aux personnes qui, autrement, n’auraient pas postulé : c’est le concept de l’opération lancée en janvier par le groupe agro-alimentaire toulousain qui veut ainsi faire face à la pénurie de candidats sur certains postes opérationnels. Le savoir-être et la volonté d’apprendre sont recherchés – davantage que l’expérience professionnelle. Bilan des premières retombées.

Spécialistes en installation, techniciens de maintenance, conducteurs de machines : Yéo Frais recrute et le fait savoir ! Pour attirer des candidats sur ces métiers en tension, le fabricant de produits laitiers toulousain a lancé, en janvier dernier, l’opération « Les vendredis Recrutement ». Le concept ? Ouvrir les portes de l’usine, tous les vendredis, aux talents curieux de découvrir les métiers de ce secteur industriel, sans CV ni exigence de diplôme ou expérience professionnelle. « Nous cherchons des personnes qui ont la capacité d’apprendre et, surtout, qui en ont envie », explique Jérôme Servières, directeur général de cette PME qui compte quelque 230 salariés.

Finie donc, l’époque où l’entreprise visait des candidats ayant une formation technique particulière ainsi qu’une expérience en milieu industriel. Place au savoir-être et au potentiel afin d’élargir le vivier. Un changement de stratégie qui s’est opéré dans le sillage des réflexions, menées conjointement entre opérationnels et ressources humaines, pour explorer de nouvelles voies de recrutement face aux difficultés de pourvoir les postes en question. « L’idée est de lever les barrières que potentiellement un certain nombre de candidats se mettent en pensant qu’ils n’ont pas la légitimité à exercer ce type d’emploi », développe-t-il.

Jobdating

Concrètement, Yéo Frais ouvre les portes de son usine le vendredi dès 9 h, sans inscription préalable. L’accueil des candidats, attirés par de la communication dans les médias et sur les réseaux sociaux, est suivi d’une visite des ateliers de production pour découvrir l’environnement de travail et échanger avec les collaborateurs. Puis, d’un jobdating d’un quart d’heure, avec les opérationnels et les responsables RH. « Si ce premier contact laisse envisager la possibilité d’une collaboration, il y a un deuxième entretien pour rentrer plus dans les détails », poursuit le dirigeant. À la clé, des postes en CDI, assortis d’une formation. D’abord, sur l’hygiène et la sécurité. Puis, un apprentissage sous forme de tutorat qui dure environ deux mois, en doublon sur poste, pour détailler l’ensemble des process, des modes opératoires, des normes de conduite et de qualité, « afin que la personne puisse devenir autonome », dit-il.

Dès le premier vendredi, Yéo Frais a ainsi reçu douze candidats, dont près de la moitié ont poursuivi le process de recrutement. « Nous avons attiré des personnes qui cherchent à apprendre un nouveau métier », résume le dirigeant, déterminé à renouveler ces opérations coup de poing jusqu’à ce que l’ensemble des postes – une quinzaine – soient pourvus. « L’intérêt est aussi d’expliquer aux candidats en quoi nos métiers ont du sens et pourquoi nous pouvons avoir de la fierté de les exercer. Cela s’est notamment vu pendant la crise Covid : quand vous travaillez sur les biens de première nécessité, vous vous dites que vous êtes dans une entreprise qui a vocation à nourrir la population », déclare-t-il. Une manière de redorer l’image de l’industrie et de susciter des vocations.

Auteur

  • N. L.