Comment les attentes des entreprises sont-elles prises en compte dans le programme des enseignements professionnels ? Une note du Céreq d’avril 2023 distingue deux logiques à l’œuvre. La première est celle d’un partage des tâches entre l’Éducation nationale et les entreprises. Les interactions entre ces deux mondes sont alors organisées à travers une succession de séquences, sur le modèle de la création du diplôme de baccalauréat professionnel en 1985. Une filière, comme la Fédération des industries électriques et électroniques (FIEE), exprime un besoin de recrutement. Puis l’Éducation nationale développe une formation publique sur l’ensemble du territoire, en garantissant une homogénéité des programmes. Enfin, dans le cursus, les enseignants transmettent des connaissances théoriques, tandis que les professionnels intègrent les jeunes sur des postes de travail. La seconde est celle d’une imbrication entre le monde de l’éducation et celui de l’entreprise (modèle « partenarial »). Elle se manifeste notamment par « des profils de professionnels d’entreprise ou d’enseignants dotés, par leur expérience, d’une capacité à articuler des compétences professionnelles et pédagogiques ». Dans le monde professionnel, des maîtres d’apprentissage conçoivent les situations de travail comme des opportunités éducatives. Dans le monde éducatif, de nombreux enseignants, qui sont référents des jeunes stagiaires-apprentis, « acquièrent une capacité de dialogue avec des professionnels pour que ces périodes soient valorisées dans le parcours de formation ». Les deux logiques permettent l’évolution constante des programmes d’enseignement professionnel.