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Sur le terrain

RSE : La Banque populaire Val de France renforce ses actions envers les aidants

Sur le terrain | publié le : 08.05.2023 | Irène Lopez

Engagée auprès de ses salariés aidants depuis 2019, l’établissement coopératif reçoit le label Cap’Handéo, une reconnaissance de ses actions d’accompagnement. Une façon d’encore s’améliorer.

L’enjeu est sociétal et dépasse les murs de la banque. « En 2022, la France comptait 15 millions d’aidants familiaux, soit une personne sur cinq. Avec le vieillissement de la population, ce phénomène ne va cesser de croître. Par ailleurs, toute personne peut être amenée, une ou plusieurs fois dans sa vie, à soutenir au quotidien l’un de ses proches, que cela soit en raison de l’âge, de la maladie ou d’une situation de handicap. Cependant, il est souvent difficile de conjuguer rôle d’aidant et vie professionnelle », déclare Philippe Triboulet, directeur diversité et accompagnement RH des métiers de la Banque populaire Val de France.

Dès 2019, la banque coopérative a pris conscience de cette problématique et a lancé plusieurs projets tels que l’organisation de conférences, de formations personnalisées et d’ateliers de sensibilisation sur le sujet. Sur ses 2 000 collaborateurs, 100 ont bénéficié de ces actions, dont 70 en leur qualité d’aidant et 30 managers ou interlocuteurs clés de la banque (responsables RH, partenaires sociaux…). « 20 % de la population française est aidante. Sur nos 2 000 collaborateurs, nous pouvons supposer que notre dispositif pourrait concerner 400 salariés », avance Philippe Triboulet.

Toutes les strates de la hiérarchie sont concernées : un collaborateur dont la mère vient de se faire opérer du col du fémur bénéficiera de jours de télétravail supplémentaires ; un autre, dont l’enfant est atteint de troubles du spectre autistique, est autorisé à quitter le bureau plus tôt le soir. En contrepartie, il arrive plus tôt le matin.

Des jours de congés redistribués

Un fonds de solidarité a été lancé, afin d’accorder des jours de congés supplémentaires aux aidants qui en ont besoin. Ce fonds de 70 jours est constitué de 50 jours de congés non utilisés par les collaborateurs et de 20 jours abondés par la banque. En 2022, ce sont 58 jours qui ont ainsi pu être redistribués à des salariés aidants. En partenariat avec l’Association française des aidants, la Banque populaire Val de France a également lancé « le café des aidants », offrant aux collaborateurs aidants un espace pour se rencontrer et s’apporter un soutien moral primordial. Depuis 2019, tous les jeunes managers, qu’ils travaillent au siège ou au sein du réseau d’agences, suivent des formations sur la gestion des personnes aidantes. En outre, en 2022, 56 % des managers ont suivi, sur la base du volontariat, la formation « Quel handi manager êtes-vous ? ».

« Concrètement, les managers apprennent ce qu’est un aidant et prennent connaissance des dispositifs internes. Leur rôle, en tant que manager, est de bien comprendre ce que peuvent vivre les aidants. Nous avons établi une liste sur laquelle figurent les bonnes attitudes à adopter envers les collaborateurs concernés. Le manager a un devoir d’alerte. Aider un collaborateur qui en a besoin se fait toujours en concertation avec le manager, la direction et le collaborateur concerné. La décision est tripartite », poursuit le directeur diversité et accompagnement RH des métiers.

Le label rend exigeant

Fin 2022, pour concrétiser son engagement auprès de ses collaborateurs aidants, la Banque populaire Val de France a souhaité labelliser ses démarches. Elle s’est rapprochée de Handéo Services, filiale issue de l’économie sociale et solidaire du groupe Handéo (dirigé par et au service des personnes en situation de handicap) et vient d’obtenir le label Cap’Handéo Entreprise. Il permet aux entreprises de bénéficier d’un appui pour définir et mettre en œuvre des actions ainsi qu’une politique contribuant à la reconnaissance et au soutien des salariés aidants. Initié par Klésia et Handéo Services, ce label est déployé en partenariat avec l’Agirc-Arrco pour un accompagnement concret des entreprises en réponse à des enjeux sociétaux majeurs. Outre la reconnaissance, pour Philippe Triboulet, le label est un moyen pour continuer à s’améliorer : « Le label rend exigeant dans l’innovation, dit-il. L’obtenir, c’est bien, le garder, c’est mieux. »

Le coût de toutes les actions décrites est supporté par Malakoff Humanis, le partenaire mutuel. Seule la première année a été prise en charge par la banque coopérative. Le budget s’était élevé à 8 000 euros. « Ce label montre la capacité que possède l’entreprise à être dans la bienveillance. Investissez dans la diversité, dans l’accompagnement aux aidants. À terme, vos collaborateurs se sentiront mieux au travail et seront plus performants », conclut Philippe Triboulet.

Auteur

  • Irène Lopez