Quels sont les effets de l’Intelligence artificielle (IA) sur l’emploi ? L’OCDE a interrogé 5 334 salariés et leurs employeurs du secteur manufacturier et du secteur financier. L’enquête couvre différents pays : la France, l’Autriche, le Canada, l’Allemagne, l’Irlande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les employeurs des deux secteurs considèrent l’amélioration de la productivité des travailleurs et la réduction des coûts du personnel comme les deux motivations les plus importantes pour adopter l’IA. « Cela renforce l’idée que l’IA a le potentiel de compléter le travail et, en même temps, de le remplacer », estime l’OCDE. Les employeurs, comme les salariés, sont plus nombreux à déclarer des pertes d’emploi (environ un quart) que des augmentations d’emploi (environ un cinquième) dans leur entreprise. Les travailleurs de la finance (20 %), tout comme ceux de l’industrie (15 %), ont également été témoins d’une perte d’emploi dans leur entreprise (cette différence entre les deux secteurs suggère que l’automatisation des tâches pourrait avoir des conséquences plus négatives dans la finance que dans l’industrie). Ces déclarations amènent à conclure que l’IA a automatisé davantage de postes qu’elle n’en a créés. Toutefois, une autre enquête (de Milanez, réalisée en 2023) conduit à une conclusion alternative : même lorsque l’IA remplace le rôle d’un travailleur, les employeurs choisiraient non pas de le licencier mais de le réaffecter à un autre rôle ou secteur d’activité. Parfois, ils le maintiendraient en attendant sa retraite. Malgré tout, dans les deux secteurs, environ 20 % des salariés se déclarent « extrêmement » ou « très inquiets » de perdre leur emploi au cours des dix prochaines années.