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Yes to rehab

Billet | publié le : 08.05.2023 | Lys Zohin

Les chiffres sont difficiles à établir pour ce qui est du coût des addictions, puisqu’il concerne les individus et leur santé – y compris la perte de qualité de vie, ou de la vie tout court –, la prise en charge par la société, sous forme de traitements et d’hospitalisation, et l’impact que ces comportements peuvent avoir sur les entreprises. En effet, nombre de personnes dépendantes, à des degrés divers, à l’alcool, aux drogues, aux calmants, aux antidépresseurs, aux écrans, au jeu… sont aussi des salariés. Selon des chiffres venant des États-Unis, plus de 70 % des personnes ayant un problème d’addiction continuent de se maintenir en emploi, même si, en parallèle, cette situation coûte aux employeurs, sous la forme de pertes dues à l’absentéisme, au manque de productivité et de qualité de la performance, un total de 81 milliards de dollars en moyenne par an, d’après une étude de la faculté de médecine d’Harvard. Avec un paradoxe. De fait, si les comportements d’addiction peuvent être générés par des éléments personnels, extérieurs à l’emploi, il n’en reste pas moins que certains salariés abusent de substances ou adoptent des comportements addictifs, les uns pour « tenir » face au surtravail ou à des conditions d’accomplissement de leurs tâches difficiles, les autres pour alléger la charge mentale induite par l’organisation même du travail. Avec, aussi bien du côté de la direction de l’organisation que du salarié lui-même, une tendance au déni, alors qu’il faudrait non seulement en parler pour trouver des solutions individuelles, mais aussi s’interroger sur les conditions de travail collectives voire sur la culture d’entreprise. Et pour que cela advienne, encore faudrait-il également que le salarié ne se sente pas sous la menace d’un renvoi ou d’une sanction. Sinon, comment s’ouvrir, comment demander de l’aide ? Et comment mener une politique de prévention dans ces conditions ? Alors que se tiendra, du 23 au 25 mai, à Paris, Préventica, le rendez-vous de la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail, le dialogue serait un bon début. Pour dire, contrairement à Amy Winehouse, yes to rehab, oui à la désintox et oui à la réhabilitation.

Auteur

  • Lys Zohin