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Scandale sexuel : La fédération patronale britannique dans la tourmente

À retenir | publié le : 08.05.2023 | Lys Zohin

La Confederation of British Industry (CBI), équivalent du Medef outre-Manche, a annoncé il y a peu la suspension de toutes ses activités jusqu’en juin… La raison ? La réaction de nombre de ses 190 000 membres et en particulier de grands noms comme Meta, John Lewis, NatWest, BT, BMW, Unilever et Rolls-Royce, qui ont suspendu leur collaboration avec la fédération ou l’ont carrément quittée à la suite de plusieurs allégations de harcèlement sexuel. Plus d’une douzaine de salariées de la CBI (sur quelque 300 collaborateurs) ont ainsi récemment déclaré avoir été victimes de conduite sexuelle inappropriée de la part de membres de la direction de l’organe représentatif du patronat. Et ce, pendant des années, avec un goût prononcé pour les plus jeunes, considérées comme de belles proies… L’allégation la plus récente et la plus grave fait état d’un viol au cours d’une soirée professionnelle sur la Tamise, à l’été 2019. D’autres salariées ont révélé qu’un top manager leur a envoyé, pendant de longs mois, des images à caractère sexuel, ou qu’elles avaient subi des attouchements – pincements aux fesses ou autres – de la part de ces mêmes cadres supérieurs… Bref, une culture toxique se serait installée au sein du lobby des patrons. Au point que les premières révélations, publiées début avril par le quotidien The Guardian, ont donné lieu à une enquête menée par un cabinet d’avocats indépendant. D’autant que la CBI est également accusée de n’avoir pas réagi assez vite aux accusations : le manager de la jeune femme déclarant avoir été violée sur la Tamise lui aurait ainsi conseillé d’aller voir un psy plutôt que de porter plainte… Le scandale a déjà entraîné la démission du directeur général de la CBI, Tony Danker. Pour une fédération qui se dit championne de l’égalité hommes-femmes, milite pour que le gouvernement finance davantage de crèches et ambitionne d’accroître la participation des femmes au monde du travail, l’affaire fait franchement mauvais effet. Une assemblée extraordinaire aura lieu en juin, au cours de laquelle la direction de la CBI devrait annoncer des mesures visant à restructurer l’organisation.

Auteur

  • Lys Zohin