Selon un adage chinois, « mieux vaut être la tête d’un poulet que la queue d’un phénix »… Dans un pays où l’autonomie confère un statut enviable, les entreprises réinventent le management en faisant la part belle à celle des collaborateurs. La nouvelle version de ce système made in China passe par l’autonomie des salariés à grande échelle, des plateformes digitales pour leur donner accès à des informations clés et une version claire du projet d’entreprise. De fait, si le concept d’autonomie des collaborateurs n’est pas nouveau en matière de management, le terme s’applique souvent à de petites équipes, par unités de travail, dans une usine, par exemple. Certaines entreprises chinoises, dont Handu Group, Alibaba et Haier, le déploient désormais de façon plus large, pour plusieurs dizaines de salariés, en particulier ceux qui sont en face de clients. Pour ce faire, elles ont adopté la « digitally enhanced directed autonomy », à base de plateformes digitales donnant aux salariés un accès direct à des ressources mises à disposition par la direction. De quoi permettre à ces équipes de s’organiser en fonction d’opportunités d’affaires, sous la forme d’une quasi intra-entreprise, le tout sans l’intervention d’un manager. Évidemment, cette autonomie est loin d’être complète. Elle n’est pas non plus donnée à tous. Et bien sûr, ce que font les salariés de cette autonomie est très étroitement surveillé…