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Dialogue social : Restaurer les échanges pour améliorer le travail quotidien

Le point sur | publié le : 01.05.2023 | Gilmar Sequeira Martins

Après les difficultés créées par la pandémie, l’Ehpad de Comines, dans les Hauts-de-France, a lancé avec l’Aract une démarche d’amélioration du dialogue social qui a abouti à une évolution des conditions de travail.

La pandémie a provoqué un choc. « La crise Covid a conduit à revoir la charge de travail », déclare Franck Masurelle, directeur de l’Ehpad Les Fleurs de la Lys, un établissement de 220 lits situé à Comines, dans les Hauts-de-France. De fait, la situation, tendue, a généré des « heurts » et des « ruptures » entre les équipes, que ce soit entre infirmières et médecins ou entre services de soins et personnel administratif ou logistique… « Tout cela mis bout à bout a fait émerger un contexte social dégradé, qui a marqué le point de départ de notre réflexion », ajoute-t-il.

Pour « reconstruire le dialogue social », l’établissement a été accompagné par l’Aract, de 2021 à 2022, à travers le dispositif Areso (Appui aux relations sociales). Une première phase a d’abord réuni la quinzaine d’encadrants, issus du soin, de l’administratif, des services techniques, de la maintenance et de la logistique, pour réfléchir à des thématiques telles que l’organisation du travail, le management, les relations avec les personnels, la communication… « Il y a eu aussi des mises en situation, des séances de dialogue et des petits scénarios sur la méthode et la manière d’aborder le traitement des difficultés », poursuit Franck Masurelle.

Le dialogue a ainsi pu être renoué et un plan d’action mis sur pied avec plusieurs objectifs : décloisonner les services, associer l’ensemble des professionnels sur tous les aspects des travaux en commun, améliorer la communication interne ou revoir les affichages au sein de la structure. Le fonctionnement des instances de décision a aussi évolué, explique Franck Masurelle : « Nous avons restructuré le fonctionnement du comité de direction en instituant des séances plus régulières, un ordre du jour davantage construit avec des sujets mieux identifiés, un cheminement des prises de décision clarifié, un suivi d’exécution des décisions et une meilleure communication autour de ces décisions. Les réunions du personnel d’encadrement ont également été revues afin d’avoir une fréquence plus régulière, une fois par mois, avec une meilleure structuration des échanges, une révision de la transmission de l’information ascendante et descendante et un travail de réflexion commune sur certains dossiers », dit-il.

Dialogue avec les agents

Le plan d’action prévoyait aussi des mesures pour l’amélioration des conditions de travail. Des chariots à fonds adaptatifs ont ainsi été fournis aux services logistiques. « Les personnels de ces services n’ont plus à se pencher autant pour saisir les objets qui se trouvent au fond des chariots, indique-t-il. C’est un facteur de réduction des troubles musculo-squelettiques. » Les services de bionettoyage ont été pourvus de nouveaux équipements (escabeau à cinq marches, ramasseur de déchets et raclettes…), afin de faciliter la tâche des agents et l’établissement a aussi acheté des transpalettes électriques. Certains agents administratifs disposent désormais d’un double écran pour leur éviter des manipulations entre applications. Enfin, une étude d’ergonomie a été menée avec les services de la médecine du travail au sein des services administratifs pour améliorer les conditions de travail.

À cette première phase conduite avec l’Aract, l’établissement en a ajouté une seconde, consistant à instaurer un dialogue avec les agents et les partenaires sociaux. L’objectif était cette fois de construire un accord local avec toutes les parties prenantes. « Le projet porte sur des réorganisations du travail menées en concertation avec les agents, sur les perspectives de carrières et les nouvelles procédures d’entretien professionnel. Il devrait être soumis au CSE fin avril », relève le directeur de l’établissement.

Et selon lui, les améliorations sont tangibles. « Les agents ont rétabli un dialogue entre eux et montent des projets ensemble. Il y a des mutualisations et de l’entraide entre services pour résoudre les problèmes communs. Les agents participent aux projets et aux groupes de travail. L’encadrement est aujourd’hui plus apaisé et il y a moins de heurts », assure-t-il. Une dynamique qu’il compte faire durer pour assurer la réussite de futurs projets comme la refonte du projet d’établissement et du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) en 2023, puis le contrat d’objectifs et de moyens avec l’ARS en 2024, et enfin, la démarche d’évaluation interne de l’établissement en 2025.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins