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Le point sur

Pilier 2 : la transparence

Le point sur | publié le : 24.04.2023 |

Pour Pierre-Laurent Seguin, « une restructuration socialement responsable renvoie à la question de la légitimité. À quelles conditions la restructuration proposée est-elle perçue comme légitime ? Dans les années 90, il n’était pas rare d’assister à des restructurations mal préparées qui atteignaient d’ailleurs rarement les économies projetées. Ces restructurations étaient souvent menées de manière un peu administrative : réunions, suivi du calendrier, conformité juridique… Les enjeux de procédure prenaient le pas sur les enjeux économiques, managériaux et sociaux. En outre, l’enjeu était de limiter la diffusion de l’information. La stratégie demeurait le domaine réservé et secret des dirigeants, qui étaient très réticents à se montrer transparents sur les orientations stratégiques, l’état des difficultés ou des performances économiques. Tout était fait pour retarder au dernier moment les annonces des restructurations pour ensuite “faire le dos rond”, le temps de passer la procédure et d’obtenir l’avis du CE. Or à l’inverse des pratiques du passé, le 1er étage de la fusée d’une restructuration socialement responsable, c’est qu’elle s’inscrive dans le cadre d’une stratégie robuste, c’est-à-dire dans le cadre d’une vision, d’une ambition et d’une trajectoire à long terme. Tant pour les salariés affectés que pour embarquer ceux qui resteront dans l’entreprise. Le 2e, c’est qu’elle doit se traduire par des mesures pertinentes et appropriées, c’est-à-dire répondre précisément aux enjeux stratégiques auxquels elle est censée s’attaquer. Et les effectifs ne sont parfois qu’une variable d’ajustement très relative par rapport à d’autres leviers beaucoup plus efficaces. Mais encore faut-il que tout cela soit crédible : le problème peut être bien posé (enjeux stratégiques), les solutions bien identifiées (elles sont pertinentes), si tout le monde est convaincu que concrètement leur mise en œuvre opérationnelle ne sera pas possible, alors, on passe à côté… C’est là le 3e étage de la fusée : la crédibilité du projet. Pour cela, il faut être transparent et communiquer. Cela me semble particulièrement vrai dans le cas d’une restructuration avec PSE qui implique surtout un problème de repositionnement stratégique et de redressement des performances économiques. Cette transparence est pour moi une condition sine qua non pour réussir à embarquer ceux qui restent, pérenniser le projet d’entreprise et, en tant qu’employeur, assumer pleinement sa responsabilité sociale vis-à-vis des salariés. »