Entre ceux qui craignent de perdre leur travail dans le cadre d’un plan – bien mal nommé – de sauvegarde de l’emploi (notre “Tendance” dans ce numéro d’Entreprise & Carrières) et ceux qui, faute de revenus suffisants avec un seul poste, s’engagent dans une course effrénée au travail en cumulant deux emplois, parfois tous deux à temps complet (notre “Point sur”), et enfin, ceux dont le travail est empêché par des processes contraignants voire absurdes qui privent leurs tâches de sens (lire la chronique de Jean Pralong), les salariés ont mal à leur travail. Au point que les risques psychosociaux redoublent en France. Que faire ? Une fois de plus, les DRH peuvent être à la manœuvre. À eux de trouver les mots – et les mesures – adéquats pour informer les collaborateurs, aussi bien sur la situation de l’entreprise et les décisions prises que sur les outils leur permettant de rebondir en cas de PSE. À eux de prendre en compte, dans le cadre d’un dialogue sain et adulte avec un collaborateur, le fait qu’un seul salaire versé ne suffit peut-être pas à mener une vie décente. À eux de définir ce que doit être la qualité du travail, non en termes de performance, mais de conditions de réalisation, dénuées de ces processes qui empoisonnent la vie professionnelle. À eux, enfin, de mettre en place des formations pour un meilleur management, voire initier une réflexion sur la culture d’entreprise, pour une gestion plus humaine. Le jeu en vaut la chandelle. Le prix, en l’absence d’initiatives de leur part, est élevé : risques psychosociaux accrus et absentéisme, progression du turn-over et difficultés de recrutement. Bref, il s’agit, en prenant soin de la santé des salariés, de prendre soin de celle de l’entreprise – et de celle de toute la société…