« Devenir la première région du plein-emploi » : affichée par la présidente des Pays de la Loire, Christelle Morançais, cette ambition est quasiment déjà atteinte dans certains départements. Si le taux de chômage de la région (6,1 %) est déjà inférieur d’un point à la moyenne nationale, juste derrière la Bretagne (6 %), il atteint en Mayenne, avec 5,1 %, et en Vendée (5,4 % et 3,5 % sur le bassin d’emploi Les Herbiers-Montaigu) des scores qui, depuis plusieurs années, tout en traduisant une belle vitalité économique, sont néanmoins sources de difficultés pour les entreprises. « Je ne connais pas un secteur d’activité qui ne soit pas en recherche, constate Samuel Tual, dirigeant d’Actual Group, agence pour l’emploi et d’intérim, et président du Medef des Pays de la Loire. Et la tendance s’est confirmée en 2023, même si l’on sent tout de même depuis très récemment une baisse d’activité. »

Pour attirer de nouvelles recrues, jeunes ou moins jeunes, faire preuve d’imagination est-il un choix ? « Nous devons nous adapter, répond-il. De façon structurelle, les réflexions sur la place du travail dans la société évoluent, des salariés décident de changer de vie, de lieux de résidence, se lancent de nouveaux défis… Parallèlement, nous constatons une accélération des transitions, avec de nombreux métiers qui apparaissent. Il est particulièrement important de communiquer sur ces nouvelles offres, surtout dans notre région où la tension sur le recrutement est très marquée. »

Finis les forums et salons de recrutement classiques ? En voie d’évolution en tout cas dans la région, qui propose quatre rendez-vous mêlant les publics, un dans chacune des préfectures (Angers, Nantes, Laval, La Roche-sur-Yon), en mars et avril 2023. « La réalisation de l’objectif de plein-emploi passe à la fois par les jeunes, qui vont chercher leur voie en formation initiale, mais aussi par les actifs, à la recherche de reconversions, et les demandeurs d’emploi, avec une présentation de l’offre et des parcours de formation qui leur sont accessibles, explique André Martin, vice-président du conseil régional, président de la commission jeunesse, emploi, formations, lycée et orientation. Nous avons voulu cibler large, de 16 à 60 ans passés ! » Pour convaincre, fédérations professionnelles, syndicats d’employeurs et entreprises font feu de tout bois, en jouant au maximum sur une présentation des métiers fondée sur des technologies innovantes. Robots, démonstrations de travaux en hauteur, conduite de bus grâce à un simulateur, présentation des métiers du BTP en réalité virtuelle, projection de « vidéos métiers » sous un dôme à 360°, essai d’exosquelettes pour limiter la pénibilité de certains métiers… Les organisateurs ont également imaginé des formats originaux pour permettre aux entreprises (120 présentes à Angers pour la première étape les 3 et 4 mars 2023) d’attirer des candidats. L’un des clous du spectacle : une grande roue, pour des entretiens de recrutement dans un décor peu traditionnel. « Le rapport de force entre employeurs et candidats s’est inversé dans ce contexte de tension sur le marché de l’emploi, explique Samuel Tual. La grande roue traduit ce changement : ils se retrouvent face à face dans un contexte un peu déstabilisant et c’est l’occasion de voir comment les uns et les autres se comportent… Les moins à l’aise face à l’exercice sont souvent les recruteurs ! »

L’évènement est également l’occasion de faire évoluer des critères de recrutement encore difficiles à bouger. « Nous proposons aux candidats un questionnaire sous forme de QCM mettant en valeur leurs soft skills, poursuit-il. Les résultats permettent de les orienter vers des métiers auxquels ils n’auraient pas pensé, et dont le compte rendu peut inciter des recruteurs à s’intéresser à des candidats qui n’auraient pas été sélectionnés avec un CV traditionnel. » Objectif final du Big bang : parvenir à satisfaire au moins 1 000 recrutements, sur les quelque 64 000 offres présentes sur la plateforme régionale « nosemplois.fr ».