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Canada : Les Québécoises, principales victimes des violences au travail

À retenir | publié le : 17.04.2023 | Ludovic Hirtzmann

Quelque « 1 485 coups, coups de pied et volées de coups, 714 bousculades, pincements, coups d’ongles et torsions. Sans oublier 232 morsures et 137 voies de fait » : voici ce qu’ont subi les femmes entre 2018 et 2021 sur leur lieu de travail au Québec… Et selon un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de la province, réalisé par six femmes et un homme, les femmes sont en effet, et de loin, les principales victimes de ces violences. Ce document, intitulé Statistiques sur la violence, le stress et le harcèlement en milieu de travail, révèle que « les femmes sont surreprésentées quant aux lésions attribuables à la violence ». Si l’étude de la CNESST ne précise pas si les violences faites aux femmes en milieu de travail l’ont été par des hommes, des femmes, des collègues ou des personnes étrangères à leur lieu de travail, elle précise qu’en 2021, alors que les femmes de 54 ans et moins représentent plus du tiers des travailleurs couverts en équivalent temps complet (38,8 %), elles ont subi 68,1 % des lésions de violence physique et 55,7 % des lésions de violence psychique. Les violences auraient en outre augmenté de 25 % entre 2018 et 2021.

Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail en donne quant à lui une définition précise : « Il s’agit de tout mauvais traitement, de toute menace, de toute forme d’intimidation ou de toute agression subie par une personne en cours d’emploi. La violence au travail peut prendre des formes aussi diverses que les rumeurs, les jurons, les insultes, les mauvais tours, le harcèlement, les disputes, les dommages matériels, le vandalisme, le sabotage, la bousculade, le vol, l’agression physique, le stress psychologique, les accès de colère, le viol, l’incendie volontaire et le meurtre. » La moitié des victimes sont des personnels de santé et près de 30 % des enseignants. En revanche, dans les domaines du bâtiment, du commerce de gros ou du transport, les violences physiques seraient très rares, selon le rapport.

Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, a du mal à expliquer le pourquoi de ces violences. Les raisons seraient « multi-factorielles », a-t-il déclaré – sans toutefois élaborer plus avant… Ces comportements violents contre les travailleuses ont de quoi surprendre dans un pays ultra-féministe, où les tribunaux et la société condamnent les hommes plus lourdement et facilement qu’ailleurs, parfois même médiatiquement, avant tout procès…

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann