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Les clés

La série La Casa de papel, mieux qu’un manuel de management

Les clés | À lire | publié le : 03.04.2023 | Irène Lopez

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La série La Casa de papel, mieux qu’un manuel de management

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La fiction sérielle raconte l’histoire d’une équipe de braqueurs dirigée à distance par le Professeur. Elle constitue le moyen idéal pour comprendre des notions et concepts jusqu’alors enseignés lors de cours magistraux classiques.

Sorti en 2019, le troisième volet de La Casa de papel a été visionné par plus de 34 millions de foyers une semaine après sa sortie. Étudiée sous toutes ses coutures, la série a fait l’objet de nombreux décryptages via des blogs, podcasts et autres articles. Comprendre le management avec La Casa de papel donne la vision de Mathias Szpirglas, maître de conférences à l’IAE Paris-Est, université Gustave Eiffel. Il enseigne la théorie des organisations, le management stratégique des organisations et le management de l’innovation au sein de différents masters. Il a également développé plusieurs dispositifs pédagogiques innovants autour de l’écriture de la fiction, et notamment le dispositif du « Roman dont vous êtes le héros ». L’histoire repose sur le plan suivant : retenir prisonniers 60 otages dans la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre, et imprimer, le temps de la prise d’otages, 2,4 milliards d’euros en petites coupures, sur les rotatives de l’imprimerie nationale.

Le pilotage de l’action collective

Après tout, un casse, c’est d’abord la réalisation d’une idée que l’on mène jusqu’au bout… Mais entre le plan et la vie réelle, bien des choses peuvent advenir. « Et c’est là que le management, à savoir le pilotage de l’action collective, entre en scène », déclare Mathias Szpirglas.

Au sein de l’équipe de braqueurs, plusieurs individus occupent des fonctions managériales. Outre le Professeur, Berlin (tous les personnages portent des noms de ville) doit manager le collectif : il oriente l’action des braqueurs, coordonne les opérations, s’assure que les choses suivent leur cours et réagit (voire improvise) quand ce n’est pas le cas. Nairobi, elle, encadre les otages qui sont mis à contribution à l’imprimerie. Elle leur explique la mission, leur donne des tâches précises, vérifie la qualité du travail produit. Parfois, ils utilisent des pratiques managériales bien connues : ils planifient, organisent, dirigent et contrôlent l’action collective en s’appuyant sur leurs forces et leur expérience. L’auteur fait référence à la matrice du management technique, matrice fondatrice de la pensée managériale contemporaine : le Planifier-Organiser-Diriger-Contrôler (PODC) de Henri Fayol (1916). Le PODC permet aux « gestionnaires » du casse de développer des routines managériales, c’est-à-dire des comportements répétés qui sont liés à des règles et des coutumes et restent relativement stables d’une itération à l’autre. L’auteur aborde également les fondamentaux du management (taylorisme, formes d’organisation, légitimité du pouvoir) et ses évolutions récentes (le management à distance ou le management au féminin).

La série La Casa de papel et l’univers du grand banditisme peuvent-ils être aussi pédagogues qu’un manuel de management ? C’est, en tout cas, une façon ludique d’appréhender certains concepts ! Les étudiants apprécieront. À défaut d’y être sensibles, les salariés fans y verront une autre lecture de la série.

Auteur

  • Irène Lopez