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Formation : « Nos salariés étrangers font grandir l’entreprise »

Tendances | Travailleurs étrangers | publié le : 27.03.2023 | Lucie Tanneau

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Formation : « Nos salariés étrangers font grandir l’entreprise »

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Pour Éric Frémy, dirigeant de l’entreprise Fremy Peinture, à Angers, la question de régulariser des sans-papiers n’est même pas une option : ces travailleurs étrangers sont indispensables. Et il assume de dire « tout haut ce que certains n’osent pas dire »…

« Chez Fremy Peintures, nous sommes multiculturels, nous n’avons pas de frontières, clame haut et fort Éric Frémy, dirigeant de cette entreprise basée à Angers. Mon constat, en tant que chef d’entreprise depuis 22 ans, c’est qu’il est difficile de trouver du personnel. Nous recevons de plus en plus de demandes de gens qui arrivent de pays en dehors de l’Europe. Je suis surpris de leur désir de travailler et de s’en sortir. Je suis moi-même passé par l’apprentissage, comme la plupart de mes gars, et je crois qu’il faut donner sa chance à tout le monde. Je n’ai pas peur de dire que je préfère voir des gens provenant d’autres pays, d’autres horizons, avec l’envie de travailler, venir chez nous. Ils ne cherchent pas le confort : ils veulent travailler et gagner de l’argent. Il faut qu’ils aient leur chance. » Ce petit patron, qui a embauché un Syrien et un Tunisien, est aussi très content d’avoir Nassim, un Comorien. « En apprentissage chez nous, il s’adapte et travaille très bien. Nous faisons grandir nos salariés étrangers et ils font grandir l’entreprise, ajoute-t-il. Mieux, à travers eux, je vois mes salariés français évoluer, ne serait-ce que parce que ces étrangers leur permettent de voyager. Les accueillir peut faire changer les mentalités et offrir l’occasion de réaliser la chance que l’on a en France et que ne connaissent pas ceux qui sont nés ailleurs. » Certains d’entre eux ont connu la guerre ou des vies difficiles, « ils arrivent souvent plus âgés et plus mûrs que les apprentis sortis des collèges français et s’adaptent souvent bien, voire mieux à la vie de l’entreprise », argumente-t-il. Et regrette aussi qu’un jeune étranger, formé pendant un an, n’ait pas pu avoir de papiers à 18 ans…

S’il est conseiller régional (Horizon, ndlr) depuis un an, c’est en tant que dirigeant d’entreprise qu’il assume ses propos sur le nécessaire accueil de travailleurs étrangers. « Cela ne me gêne pas de le dire ouvertement », assure-t-il. Ancien président de la Capeb – l’organisation professionnelle représentative des entreprises artisanales du bâtiment – où il s’est battu pour la reconnaissance de ces métiers et de l’apprentissage, il est satisfait qu’en France « nous puissions nous former tout au long de la vie. J’ai formé dans mon entreprise un ancien chauffeur de bus et une ancienne laborantine, en reconversion. Nous pouvons offrir cette chance à d’autres, relève-t-il. Nous avons besoin de tout le monde, travailleurs étrangers compris. »

Auteur

  • Lucie Tanneau