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Sur le terrain

« Nous voulons que cela devienne presque un réflexe pour les entreprises »

Sur le terrain | publié le : 27.03.2023 | Nathalie Tissot

Votre association a pris de l’ampleur ces derniers mois. Quel est votre objectif à terme ?

Selon nos calculs, si toutes les entreprises s’engageaient dans cette démarche, en un an, nous pourrions sortir les gens de la rue. Aujourd’hui, nous restons à la marge mais notre ambition est forte. Nous pouvons être une réponse de poids à des enjeux sociaux immenses. L’idée est de créer de la mixité d’usage dans des bâtiments utilisés à seulement 30 % du temps. Nous voulons que cela devienne presque un réflexe pour les entreprises que leurs bureaux ne soient plus inutilisés le soir comme c’était le cas jusqu’à aujourd’hui, qu’une personne puisse profiter de ces espaces pour se reposer, trouver du confort, de la sérénité, de la sécurité. Par le lien qu’elle peut créer avec les collaborateurs, cette personne accélère aussi sa réinsertion.

Quel est le profil des entreprises partenaires ?

En Île-de-France ou dans les grandes villes, elles sont plutôt du secteur tertiaire : des agences de communication, des cabinets de conseil, une étude notariale… En région, par exemple au Mans (Sarthe), nous avons beaucoup de petites industries et des artisans. Nous n’avons pas de vraie typologie d’entreprises mais il s’agit surtout de petites structures. L’adhésion des collaborateurs est essentielle. Et cela se fait plus facilement dans des entreprises à taille humaine. En termes de sécurité, de logistique, c’est aussi souvent plus simple.

Quelle est la procédure à suivre pour devenir une entreprise hôte ?

Après un entretien téléphonique, un référent de l’association organise une première visite pour déterminer si l’accueil est possible ou non, selon la charte des Bureaux du cœur. Nous avons des conditions à remplir : disposer d’un espace nuit, un coin cuisine, des sanitaires, une douche, etc. Nous réfléchissons également pendant la visite à l’aménagement potentiel du lieu. En parallèle, nous vérifions que l’assureur et le bailleur sont d’accord avec un tel dispositif. Il faut que l’assureur couvre les risques d’un incident qui pourrait survenir dans le cadre de l’accueil d’un invité. Ensuite, nous organisons une première rencontre entre l’invité, son entreprise hôte et l’association partenaire. Si tout est OK, nous signons la convention et l’accueil peut démarrer le soir même.

Quel est le lien entre l’invité et les salariés ?

Le temps d’échange est très important. Nous faisons un suivi hebdomadaire puis mensuel après le premier mois, en présentiel pour s’assurer que tout se passe bien. Nous avons toujours un peu le même schéma d’invités qui se font très discrets les premières semaines parce qu’ils ont peur de déranger. Au fur et à mesure, nous poussons pour qu’ils participent à des petits-déjeuners organisés, des pots de départ… Assez naturellement, ces réflexes se mettent en place et le lien se crée. Il n’est peut-être pas quotidien, mais nous cherchons à ce qu’il soit régulier, car c’est une force du projet. Il y a mille et un parcours. Mais parfois, les invités sont des gens éloignés de l’emploi qui ont été rejetés du milieu de l’entreprise. C’est une façon de l’appréhender autrement et de se sentir réinsérés. Par ailleurs, les salariés sont assez souvent les premiers à proposer de l’aide pour relire un CV, coacher pour un entretien.

Auteur

  • Nathalie Tissot