Dans le privé, le salaire des femmes est inférieur en moyenne de 24 % à celui des hommes : 18 630 euros annuels pour les premières contre 24 640 euros pour les seconds, indique l’Insee le 7 mars 2023. Plusieurs facteurs d’inégalités s’accumulent. En premier lieu, l’écart s’explique par des différences de durée de travail, en particulier de la fréquence du temps partiel chez les femmes. À temps de travail égal, c’est-à-dire en neutralisant ces différences de volume de travail, l’écart de salaire en équivalent temps plein (EQTP) entre femmes et hommes s’élève à 15,5 %. Ensuite, l’écart s’explique par des différences de métiers et la « ségrégation professionnelle ». Outre les métiers genrés, la ségrégation professionnelle est aussi le reflet d’inégalités hiérarchiques. La part des femmes parmi les cadres, en moyenne mieux rémunérés que les autres salariés, s’élève à 37 % en 2021 dans le secteur privé. Cette part a augmenté (elle n’était que de 23 % en 1995) mais reste minoritaire. À poste comparable, c’est-à-dire la même profession chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,3 % en 2021. L’Insee précise que cet écart de salaire à poste équivalent ne peut s’interpréter comme une mesure de la « discrimination salariale » dans les entreprises, « car il n’est pas corrigé de différences de caractéristiques comme l’expérience, l’ancienneté dans l’entreprise, le diplôme (non observés ici), qui peuvent l’affecter, à la hausse comme à la baisse ».