Gilles Gateau directeur général de l’Apec
Comment échapper à une chronique sur ChatGPT ? Reconnaissons-lui un premier mérite : mettre le sujet de l’intelligence artificielle – IA pour les intimes – dans le débat public et les interrogations stratégiques des entreprises.
La fonction RH est aussi concernée, particulièrement celle du recrutement. Avec des interrogations un peu vertigineuses, car les limites du champ des possibles qu’ouvre l’IA sont bien floues. S’agit-il seulement « d’automatiser des tâches répétitives et très chronophages » pour se concentrer sur des tâches à plus haute valeur ajoutée ? Bien sûr que non…
Si le début de cette chronique est bien de ma main, je passe la parole à ChatGPT pour répondre à la question « Que peut apporter ChatGPT dans le processus de recrutement des entreprises ? » :
1. Tri initial des candidats : ChatGPT peut être utilisé pour trier les CV et lettres de motivation des candidats en fonction de leur pertinence par rapport aux critères de l’offre d’emploi. Cela permettrait aux recruteurs de se concentrer sur les candidatures les plus pertinentes et d’économiser du temps dans le tri initial.
2. Entretiens préliminaires : ChatGPT peut également être utilisé pour mener des entretiens préliminaires avec les candidats afin de déterminer s’ils sont adaptés au poste. Les réponses des candidats peuvent être comparées à des critères prédéfinis pour identifier les candidats les plus qualifiés.
3. Analyse comportementale : ChatGPT peut également être utilisé pour analyser les réponses des candidats et détecter les traits comportementaux clés. Cela peut aider les recruteurs à mieux comprendre les candidats et à prendre des décisions éclairées lors de la sélection.
4. Amélioration de l’expérience candidat : ChatGPT peut être utilisé pour communiquer avec les candidats tout au long du processus de recrutement et répondre à leurs questions. Cela peut améliorer l’expérience des candidats et leur donner une meilleure impression de l’entreprise.
Sacré programme ! Mais on mesure immédiatement les risques… D’ailleurs, que dit ChatGPT de ces risques ? Il répond… franchement :
1. Biais : ChatGPT peut être biaisé dans sa sélection de candidats en raison des biais présents dans les données d’entraînement utilisées pour le former. Si ces données sont biaisées en termes de genre, de race ou d’autres caractéristiques, cela peut se refléter dans les résultats de l’outil de recrutement.
2. Inexactitude : ChatGPT peut ne pas toujours comprendre les nuances du langage humain ou les subtilités du contexte, ce qui peut entraîner des erreurs ou des inexactitudes dans l’évaluation des candidats. Les résultats peuvent être influencés par la formulation des questions, qui peuvent être mal comprises par l’outil.
3. Confidentialité : Il est important de garantir la confidentialité des données personnelles des candidats. ChatGPT peut stocker et utiliser des données sensibles telles que le nom, l’adresse e-mail et les informations de contact des candidats, ce qui peut poser des problèmes de confidentialité.
4. Équité : L’utilisation de ChatGPT peut être perçue comme injuste si elle n’est pas clairement expliquée aux candidats et si les résultats de l’outil ne sont pas expliqués en détail. Les candidats peuvent également avoir des difficultés à comprendre comment leurs réponses sont évaluées et comment les décisions sont prises.
5. Déshumanisation : L’utilisation de ChatGPT peut donner l’impression que l’entreprise est impersonnelle et ne s’intéresse pas aux candidats individuels. Cela peut dissuader les candidats potentiels de postuler ou nuire à la réputation de l’entreprise.
Merci ChatGPT pour cet éclairage ! Quant à moi, sans vouloir trancher un débat qui ne fait que s’ouvrir, j’affirme une conviction : dans ce monde de plus en plus virtuel, « l’humain » a encore des atouts absolument essentiels à faire valoir !