L’espérance de vie sans incapacité correspond au nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans être limitée dans ses activités quotidiennes. En 2021, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans s’élève à 12,6 ans pour les femmes et 11,3 ans pour les hommes. Entre 2008 et 2021, cette espérance de vie a augmenté de 2 ans et 8 mois pour les hommes, et de 2 ans et 7 mois pour les femmes. L’indicateur s’appuie sur les données de mortalité, complétées par une question posée à un échantillon : « Êtes-vous limité depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? ». C’est ce qu’indique une étude de la Drees qui ne contient cependant pas de résultats différenciés selon les catégories sociales. Or selon une étude de l’Insee de 2016, l’écart entre l’espérance de vie des cadres et celle des ouvriers est de 6,4 ans pour les hommes et 3,2 ans pour les femmes. À tout âge, la probabilité de mourir dans l’année des ouvriers est supérieure à celle des cadres. D’abord parce que l’exposition aux risques professionnels diffère selon les métiers. Ensuite parce qu’il existe des inégalités d’accès aux soins et d’exposition aux pollutions entre les catégories sociales. Enfin, « l’état de santé peut lui-même influer sur l’appartenance à une catégorie sociale : une santé défaillante peut empêcher la poursuite d’études, le maintien en emploi, ou rendre plus difficiles les promotions et l’accès aux emplois les plus qualifiés en cours de carrière ».