Avec près de 10 % (9,57 % exactement) des collaborateurs de ses enseignes en situation de handicap, le groupe Casino est un acteur traditionnellement engagé dans le domaine de l’inclusion, puisque le seuil d’obligation légale, fixé à 6 %, est dépassé depuis plusieurs années déjà. En 2021, 8 770 collaborateurs du groupe dans le monde étaient en situation de handicap et 3 201 en France. Pour agir sur le recrutement et sur la sensibilisation de ses employés, importante pour favoriser l’intégration et le bon déroulé des carrières de ces collaborateurs avec un handicap, visible ou non, le groupe s’est doté d’accords sociaux. Il vient de signer avec l’Unsa, FO, la CFE-CGC et la CFDT (la CGT s’étant abstenue) le 9^e accord Handipacte, conçu comme une marque déposée depuis 1995.

Pour le périmètre de Monoprix, le 7^e accord vient aussi d’être signé, à l’unanimité (CFDT, CFE-CGC, CGT). Cdiscount avait renouvelé son accord l’an dernier. Les négociations sont en cours pour le réseau Franprix, la signature devrait intervenir « sans difficulté » dans les prochains jours, selon Séverine Amagier, la directrice de la mission Handipacte, chargée de faire vivre au quotidien les thèmes liés au handicap pour l’ensemble des 52 000 collaborateurs en France.

Avec ces accords, Casino s’engage à recruter 220 nouveaux collaborateurs en situation de handicap et également à accueillir 180 stagiaires dans le groupe, toutes enseignes confondues, pour la période 2023-2026. « Notre ambition est de mieux intégrer et accompagner nos collaborateurs en situation de handicap et de les faire évoluer professionnellement », indique Séverine Amagier, qui pilote la marque déposée Handipacte, « dont l’efficacité a été démontrée », dit-elle. Alors que 85 % des situations de handicap interviennent au cours de la vie, la directrice en charge du sujet veut « favoriser l’employabilité et éviter l’inaptitude », en accompagnant « de manière personnalisée chaque collaborateur en situation de handicap », avec l’aide d’un réseau d’acteurs (Agefiph, services de santé au travail, managers…). Pour épauler au mieux ces collaborateurs, la mission Handipacte veut « faire évoluer les regards et changer les représentations ». Elle mise sur de la sensibilisation, notamment à travers des outils de formations en e-learning. « Pour le public des sourds et malentendants, nous avons créé en 2022, avec une association, une formation qui permet une mise en situation dans l’univers de la malentendance et une initiation à la langue des signes française pour une quinzaine de signes afin de communiquer avec nos clients », cite en exemple Séverine Amagier. Une attention à destination des clients accueillis en magasin, mais aussi des collègues. « Nous avons la volonté d’être aussi bien un employeur engagé qu’un commerçant engagé », assure-t-elle. Pour mieux accueillir les clients concernés par l’autisme ou l’hypersensibilité, le groupe développe les « temps calmes » dans les enseignes Casino, avec une ambiance sonore et lumineuse plus apaisée, chaque mardi entre 13 heures et 17 heures. Une organisation qui permet également un moment de repos pour les collaborateurs les plus sensibles. « Nous avons développé cette initiative en collaboration avec une association qui accompagne des personnes avec autisme (Sésame Autisme). Ce n’est pas si compliqué techniquement, et c’est apprécié par tous nos clients », se réjouit la directrice de la mission Handipacte. En outre, 30 « ambassadeurs handipacte » – des collaborateurs dont la plupart sont concernés par un handicap – forment une communauté pour réfléchir et décliner ce sujet. « Nous avons de bons retours de nos collaborateurs en situation de handicap quant à la perception de leur handicap par le collectif et dans leur organisation de travail », enchaîne Séverine Amagier, qui a commandé un audit par un prestataire externe en 2019.