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Gestion RH : Ondine Suavet, l’étoile montante de la filière solaire

Les millitantes | publié le : 06.03.2023 | Natasha Laporte

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Gestion RH : Ondine Suavet, l’étoile montante de la filière solaire

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Diplômée de l’École nationale supérieure de chimie de Paris, la cofondatrice et codirigeante générale de mylight150, a cru dur comme fer aux atouts de l’énergie du soleil. Sa start-up, en pleine ascension, compte quelque 200 collaborateurs – des effectifs que l’entrepreneure entend doubler cette année, pour les former en interne.

« Le jour où j’ai réalisé que les atomes étaient de l’énergie et du vide, cela m’a fasciné, parce que cela veut dire que tout notre monde physique et solide est en réalité de l’énergie… », lance Ondine Suavet, cofondatrice et codirigeante de mylight150, une start-up spécialisée dans l’autoconsommation solaire qu’elle a cofondée en 2014. Une épiphanie donc, à 15 ans, puis une volonté, appuyée par les encouragements de sa mère, de persister dans la voie scientifique, qui l’ont amenée à intégrer l’École nationale supérieure de chimie de Paris, où elle s’est passionnée pour la chimie des matériaux, dont les semi-conducteurs appliqués à l’énergie, en attrapant ainsi, dès 2007, le virus du solaire. Viendront des stages en Australie et au Japon, avant son premier poste chez un fabricant californien de panneaux et de cellules solaires. Férue d’innovation et attirée par l’action sur le terrain, celle qui a grandi au sein d’une famille engagée dans la transition écologique n’a pas hésité, dans la foulée, à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en créant, avec son frère, le groupe mylight150.

L’envol

Le moment ne semblait pourtant pas propice, à une période où le marché, en France, s’effondrait, en raison de l’arrêt des subventions massives de l’État. Pas de quoi décourager les jeunes entrepreneurs pour autant. « Nous savions que le solaire avait des atouts intrinsèques très puissants : on peut produire de l’énergie renouvelable au plus près de la consommation, c’est une source inépuisable, les produits sont robustes et recyclables. Avec le panneau solaire qui fournit au consommateur sa propre source d’électricité verte, on répondait à une vraie attente et un besoin fondamental qui allait durer dans le temps », souligne-t-elle. Rien de « visionnaire », se défend-elle, « nous avions juste regardé ce qui se faisait dans d’autres pays. » Le temps leur aura donné raison. Aujourd’hui, la demande pour ces services s’envole, crise énergétique oblige – au point que la jeune pousse a réalisé 92 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et devrait doubler celui-ci cette année. « Avec l’autoconsommation solaire, on arrive à diviser par deux sa facture énergétique », affirme Ondine Suavet. Sur ce marché en plein décollage, l’entreprise mise notamment sur son positionnement, celui d’être présente sur l’intégralité de la chaîne de valeur – de l’innovation à la fabrication de panneaux en passant par leur distribution dans cinq pays européens, ainsi que le développement d’outils pour faciliter la tâche à leurs installateurs partenaires. Nouveauté, la pépite propose aussi une « batterie virtuelle » dans le cloud, technologie qui mutualise le besoin de stockage. « Quand le consommateur a 1 kW en surplus, on le compte dans son cloud et le soir, on le déduit automatiquement de sa facture », décrypte-t-elle. Autant d’arguments pour mylight150, qui ambitionne de devenir leader de l’autoconsommation solaire. « Le solaire n’est pas un complément, mais le cœur du système énergétique de demain, avec l’éolien », estime Ondine Suavet.

Recruter le potentiel

Un enjeu reste clé : celui des compétences. Or le marché est en manque de talents… La stratégie RH ? « Aujourd’hui, nous allons chercher des talents sur des secteurs connexes pour les former nous-mêmes. Le candidat doit cocher entre 20 et 30 % du poste, mais un potentiel de 120 % du poste », indique la patronne de cette start-up qui compte à ce jour quelque 200 collaborateurs et envisage d’en doubler le nombre d’ici la fin de l’année. Un formateur vient de rejoindre les équipes pour mettre sur les rails des programmes de formation dont le contenu sera élaboré par les managers. Le tout dans une volonté de diversité, qui prend sa source dans les valeurs de l’innovation en général et de la culture de l’entreprise en particulier : ainsi, 30 % des effectifs et un tiers du codir sont des femmes, dans un secteur traditionnellement masculin. Toutefois, un effort supplémentaire est encore nécessaire pour les convaincre… « Par exemple, je vais devoir rappeler une candidate qui pense qu’elle n’est pas à la hauteur du poste et lui dire “si je pense que tu l’es, c’est que tu l’es…” », conclut l’entrepreneure, par ailleurs membre de la première promotion de French Women Entrepreneurs au sein du Women’s forum. Une manière d’encourager la confiance.

Auteur

  • Natasha Laporte