« Beaucoup de gens n’aiment pas les RH, et c’est tant mieux, car nous sommes aussi écœurés de faire semblant d’aimer tout le monde tout le temps. » Kévyn Gagné, fort de 15 ans d’expérience dans le domaine, a choisi l’humour pour répondre aux questions : « Quel est le rôle d’un professionnel des ressources humaines dans une entreprise ? » « À quelles difficultés peut-il être confronté ? » « Comment est-il perçu ? » « Quelles sont les qualités qu’il doit avoir ? ». L’auteur canadien (la nationalité a son importance quant au vocabulaire utilisé) s’adresse autant à des étudiants en quête de sens à donner à leurs études qu’à des néophytes ou à des professionnels curieux. « Puisque beaucoup de gens ne comprennent pas ce que fait un professionnel RH, il est contre-intuitif de s’attendre à recevoir des félicitations et à se faire dire que notre travail a une valeur », témoigne l’auteur. Le responsable RH serait-il, malgré lui, un acteur de l’ombre ? Rien n’est moins sûr. Lorsque ça ne va pas bien, la réponse est bien souvent : « Va voir les RH ! ». Un problème de paie ? « Va voir les RH ! ». Vous pensez mettre votre poing dans la face de vos collègues ? Vous l’aurez deviné : « Va voir les RH ! ». Le professionnel RH aura toujours une place et un rôle crucial à jouer. Il a pris du galon dans les entreprises depuis 2020 du fait de la pandémie. Le professionnel RH a été une réponse à la crise sanitaire. Toutes les fonctions dans l’entreprise, sans exception, sont venues au moins une fois consulter le professionnel RH dans la dernière année et cette tendance à la hausse semble là pour durer. Le rôle du professionnel RH est de veiller au bonheur des employés et d’offrir la tranquillité d’esprit aux gestionnaires qui, bien souvent, n’aiment ni l’humain ni la gestion des humains et qui, à bien des égards, font tout pour éviter de se mêler des émotions de leurs équipes. Kévyn Gagné se définit comme « Monsieur Bonheur, un marchand de solutions agençant intérêts, besoins et désirs avec les contraintes de la réalité ». On ne sera pas surpris d’apprendre que le professionnel RH rêve de changer le monde et de faire évoluer les comportements toxiques de certains managers. « Rêver, c’est bien. À condition de ne pas oublier de se pincer à l’occasion et que l’on ne s’écroule pas dès qu’une situation cauchemardesque survient », prévient Kévyn Gagné.

Il y a de mauvais employeurs tout comme de mauvais employés et ce constat est vrai depuis que la notion de travail existe. Le professionnel RH, quoique plus récent dans l’équation, ne fait pas exception. D’autant plus qu’il travaille souvent pour l’un et embauche souvent les autres. L’auteur conclut, en s’adressant aux DRH : « Puisque nous le savons, ne soyons pas ce mauvais professionnel RH et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas le devenir avec le temps, avec l’âge et avec les mauvaises expériences. »