Les Français redoutent-ils l’avenir ? Plutôt oui, répond une note du Cepremap publiée le 8 février 2023. Elle observe « une tendance au pessimisme chez les Français » à travers une enquête par questionnaire. Individuellement, l’avenir serait peu attrayant. La moitié des interrogés (53 %) pensent que leur propre situation à venir sera moins bonne que leur situation actuelle. Collectivement, le pessimisme règne également. Une majorité de personnes pensent que la prochaine génération fera face à une situation dégradée. Par ailleurs, 10 % des Français attribuent le plus bas score (0 sur 10) pour qualifier cet avenir, anticipant un futur quasiment dystopique. Ces projections sont le reflet des inégalités économiques, car ce sont les plus pauvres et les moins diplômés qui sont les plus pessimistes. Mais il existe aussi un clivage générationnel – les seniors étant davantage inquiets que les jeunes -, ainsi qu’un contexte défavorable : la guerre en Ukraine perturberait davantage la population que la crise Covid. Ces symptômes de dépression collective pourraient avoir de « lourdes conséquences » politiques : « La perte de confiance dans l’avenir entraîne un désintérêt pour les activités et investissements qui y préparent, de l’épargne aux études en passant par le temps consacré à l’éducation des enfants », relève la note. Le pessimisme de ces Français aurait une dimension auto-réalisatrice, non seulement pour eux mais aussi pour leurs enfants. De quoi faire de ces publics une cible prioritaire de l’action publique.